Le bisphénol-A (BPA) est sans doute l’un des contaminants alimentaires les plus connus. Largement utilisé dans le passé, il a fait scandale quand on a découvert qu’il migrait des biberons dans le lait, posant des risques pour la santé des bébés. Aujourd’hui, il est en voie d’interdiction en Europe.

     > Lire aussi : Le bisphénol A : d’une utilisation massive à son interdiction

Mais ce n’est pas la seule substance qui peut contaminer nos aliments. On se penche sur les contaminants alimentaires pour mieux les connaitre.

Sommaire :

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Quel est le problème ?

Quand un matériau est en contact avec des aliments, il y a toujours des substances qui migrent du matériau vers l’aliment qui le touche, c’est inévitable.

Ces substances sont ce que l’on appelle des contaminants alimentaires. Sont-elles dangereuses pour la santé ? Pas toutes, mais certaines sont des perturbateurs endocriniens, des substances cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques[1]

> Lire aussi : Comment les perturbateurs endocriniens affectent-ils la santé et l'environnement ?

Elles agissent déjà à de très faibles doses : pas besoin d’en consommer beaucoup pour en subir les effets.

Beaucoup de ces substances ne sont pas présentes naturellement dans notre environnement, elles sont fabriquées. On n’y était donc pas exposé avant qu’elles soient inventées.
 

Définition

La définition officielle de l’AFSCA décrit le contaminant comme « une substance qui n’a pas été ajoutée intentionnellement aux denrées alimentaires, mais qui est cependant présente dans celles-ci à la suite de la production, de la transformation, du conditionnement, de l'emballage, du transport ou du stockage, ou à la suite de la contamination par l'environnement. »[2].

Les contaminants alimentaires peuvent aussi être un résidu de pesticide, des métaux lourds présents dans un légume qui vient du sol dans lequel il a poussé, un sous-produit de la transformation d’un aliment… Dans cet article, on se concentre sur les substances qui migrent vers les aliments depuis :

  • un emballage (bouteille, ravier, « Tupperware », carton…) ;
  • un ustensile de cuisine (poêles, ustensiles de cuisson…).
     

Comment les contaminants se retrouvent-ils dans la nourriture ?

Ces substances peuvent migrer à partir de l’emballage pour plusieurs raisons :

  • Le matériau de l’emballage laisse s’échapper dans l’aliment les substances qui le composent.
  • L’emballage est lui-même pollué par des substances extérieures (par exemple, dans le cas d’un matériau recyclé qui a été pollué par des substances lors du recyclage).
  • Des encres utilisées sur l’emballage traversent celui-ci et se retrouvent dans l’aliment.
  • Parfois elles sont déjà dans l’aliment parce que celui-ci a été au contact d’emballages et de machines lors de sa transformation, emballages et machines qui contaminent l’aliment.
     

Différents types de contaminants alimentaires

Voici quelques substances régulièrement trouvées :

  • Les MOAH et MOSH (des huiles minérales qui viennent des encres de l’emballage, du recyclage d'un emballage encré...).
  • Les phtalates, le bisphénol-A (des additifs ajoutés au plastique pour lui donner des caractéristiques particulières, des molécules utilisées lors de la fabrication).
  • Les PFAS (substances per et polyfluoroalkylées, ajoutées pour rendre des matériaux antiadhésifs, résistants à l’eau, aux graisses…).
    > Lire aussi : Comment se protéger des PFAS ?
  • L’antimoine (utilisé dans la fabrication du plastique PET).
  • Des éléments chimiques individuels (nickel, plomb, aluminium…).
  • Des molécules qui composent un plastique (styrène, formaldhéyde, chlorure de vinyle…).

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Pourquoi ces substances ne sont-elles pas interdites ?

Diverses substances entrent dans la composition des emballages ou des équipements de cuisine. Ils servent à garantir certaines propriétés, comme garder leur forme, résister au transport, au temps, à la chaleur… Mais ces substances peuvent migrer dans les aliments, parfois à des niveaux trop élevés, et affecter ainsi la santé.

Différentes législations imposent des normes de migration à ne pas dépasser.

Il est donc accepté que l’on consomme une certaine quantité considérée comme « sûre » de contaminants.

Ces quantités sont notamment définies en fonction :

  • Du danger posé par le contaminant.
    Est-il particulièrement toxique ? Le niveau de toxicité est fonction de l’état des connaissances scientifiques du moment. Et, en général, le contaminant est considéré comme de plus en plus toxique au fur et à mesure des études scientifiques qui l’étudient.
     
  • De sa propension à migrer.
    Se retrouve-t-il facilement dans les aliments ou bien faut-il des conditions extrêmes et peu réalistes pour qu’il contamine un aliment ? Pour mesurer les migrations de substances, les tests utilisent des liquides spéciaux qui sont par exemple acides pour simuler l’impact d’un aliment acide.
     
  • De notre consommation et nos usages.
    Consomme-t-on beaucoup de plats préparés à réchauffer au micro-onde, de conserves ? Pour réduire son exposition, on peut poser certains bons gestes.
    > Lire : Santé : emballages & ustensiles pour une cuisine sans risque
     
  • Des autres voies d’exposition.
    Est-on déjà soumis de manière significative à ce contaminant par d’autres voies (l’air, l’eau, les aliments…) ?

Si ces migrations sont encadrées, il y a pourtant plusieurs bémols : les législation sont parfois vagues ou incomplètes, elles ne tiennent pas compte de l’effet cocktail (quand plusieurs substances sont combinées) et elles sont évolutives (deviennent généralement plus strictes).

     > Lire aussi : Quelles lois encadrent les contaminants alimentaires ?

C’est pourquoi il est conseillé d’adopter le principe de précaution et d’éviter autant que possible d’être exposé aux contaminants alimentaires.

     > Voir : Santé : emballages & ustensiles pour une cuisine sans risque
 

Plus d’infos

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[1] Les perturbateurs endocriniens altèrent le fonctionnement hormonal de notre corps avec différents problèmes de santé à la clé (diabète, obésité, stérilité, cancers…). Les substances chimiques cancérogènes engendrent ou favorisent l'apparition de cancers; les substances chimiques mutagènes causent des mutations génétiques; et les substances chimiques reprotoxiques peuvent nuire à la fonction de reproduction (glossaire de la Commission européenne). 

[2] On parle aussi plus parfois de « NIAS » (non intentionally added substances) qui englobent les contaminants qui peuvent être :

  • des produits de dégradation de l’emballage (le plastique PET qui se dégrade en acétaldéhyde qui donne un goût à la boisson par exemple) ;
  • un contaminant présent dans le plastique parce qu’il était dans le matériau qui a servi à le fabriquer (notamment si on parle de plastique recyclé) ;
  • une substance présente dans le plastique mais qui s’en « détache » ;
  • etc.

 

Dernière mise à jour
13 mai 2025
Thématiques
Rédigé par
Renaud De Bruyn

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