24 cases, 24 baumes, crèmes, limes ou autres cosmétiques dont vous n'avez pas besoin. Voici le calendrier de l’Avent qui fait tache dans le monde d’après.
Oh oui d‘accord, le jeu de mot est facile. Mais vous m’en auriez voulu de ne pas le faire.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un calendrier de l’Avent ?
Un vieux calendrier de l’éco-consommation de 2012, retrouvé sous le meuble du salon (9 ans que vous le cherchiez !) ?[1] Ah non, ça c’est le calendrier de l’avant. Le calendrier de toutes les meilleures Affaires Conclues® de l’année ? Ah non, ça c’est le calendrier de Sophie Davant, rien à voir.[2]
Non, un calendrier de l’Avent, c’est une sorte de mini-étagère, où chaque caisson représente un des 24 jours qui précèdent Noël.[3] Si avant (hum) on y trouvait des images pieuses ou une phrase de l’Évangile, les calendriers modernes distribuent plutôt des surprises ou des mini-cadeaux.
Tout de suite, vous voyez pourquoi on a choisi ça comme sujet pour cette chronique. Cerise sur le gâteau, on va parler ici de calendriers de l’Avent remplis de cosmétiques.
Aaaaah voilà un domaine où le système de distribuer des mini-portions va comme un gant au principe du calendrier de l’Avent ! Je dirais même plus, c’est carrément la fête, l’orgie, c’est même… Noël ! Un des cadeaux fonctionne sur piles ![4]
Nous voilà donc à recevoir, jour après jour, un mini-parfum, un rouge à lèvres, un baume pour ceci, une crème pour cela, un miroir… Ooooh, et une lime à ongles dites-donc ! La 37e de votre tiroir de salle de bain, à mettre entre le 23e miroir et un cimetière de flacons plus ou moins entamés.
Parce que c’est là qu’est l’os : il y a fort à parier que toutes ces mini-portions ne seront pas consommées entièrement. Il est en effet très peu probable que toutes les couleurs de fards, de rouges à lèvres ou tous les parfums de ces mini-portions plaisent à la personne qui les reçoit. Avec, à la clé, un beau paquet de trucs non-consommés ou de doublons, de triplons ou de quadruplons ![5] Et on ne vous parle pas de l’emballage de chaque petit « cadeau »…
Je terminerai par ceci : 1802.
Est-ce le nombre de mesures fortes prises lors de la COP26 de Glasgow ? Malheureusement non. Mais bien le nombre de mots qu’il y a dans la liste de tous les ingrédients des cosmétiques vendus dans un de ces calendriers de l’Avent. Bien sûr, il y a des doublons, et certains sont des ingrédients inoffensifs (l’eau, par exemple).
Mais quand même. Une rapide recherche dans la liste des ingrédients montre que certains échantillons comprennent un ou plusieurs ingrédients à éviter. Et ils vont où tous ces ingrédients, dont certains sont perturbateurs endocriniens ? Sur notre peau. Et puis dans les eaux usées. Ou respirés par nous et notre entourage – quelle générosité !
Mais peuples du Monde d’après, réjouissez-vous, l’un de ces calendriers[6] est fabriqué avec un « matériau (…) choisi pour ses avantages en matière de durabilité ». Aaaah la petite touche verte, indispensable dans le monde d’Après. [7] Comment vous dites ? Ce n’est que l’emballage ? Et c’est fait avec du bambou, du bois et des fibres de canne à sucre et personne ne recycle ça ?
Oooh dites, c’est Noël hein, un peu de charité chrétienne. Ils font des efforts. L’année prochaine, les flacons seront en plastique récupéré dans les océans. Et en 2023 l’étiquette sera faite à partir de papier FSC. [8]
Vous voyez, ça change, difficiles que vous êtes.
[1] Exemple presque vécu.
[2] Sophie Davant, l’inoxydable – avec Michel Drucker - présentatrice d’émissions télé, dont « Affaires Conclues ».
[3] Le nombre de jours peut varier. Je laisse les spécialistes en débattre. Merci Wikipédia.
[4] Quand on vous dit que c’est la fête ! (mais les piles ne sont pas fournies, le cadeau a ses limites).
[5] Si si, ces mots existent, j’en suis le premier surpris.
[6] Le calendrier de l’Avent Chanel (700 €, ah ben oui)
[7] À ne pas confondre avec le Jour d’Après, film catastrophe de Roland Emmerich, où le scientifique-lanceur d’alerte de service roule en véhicule électrique. Tout est dans le symbole !
[8] Ceci est purement imaginé, mais ça pourrait, vu les « innovations durables » qu’on peut voir fleurir un peu partout.
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