On connaissait déjà le Nutri-score, qui évalue l’apport nutritionnel d’un aliment (même si la démarche a ses écueils). L'Eco-Score est son équivalent pour identifier les produits alimentaires plus respectueux de l’environnement.

Ce n’est pas un label mais un outil pratique pour faire ses courses et identifier la nourriture écologique en magasin, grâce à un score allant de A (très bon) à E (très mauvais). Développé en France, on le trouve pour l’instant seulement sur certaines étiquettes car il est utilisé dans une seule chaîne de supermarchés en Belgique.

   > Lire aussi : Quels sont les labels fiables pour une alimentation durable ?

Eco-score

L’avis d’écoconso

L’Eco-score permet de connaître rapidement l’impact environnemental d’un aliment que l’on achète et de comparer des produits entre eux. De quoi guider nos choix de nourriture.

Sa force : il se base sur des analyses de cycle de vie (donc sur les impacts tout au long de la vie du produit). Il tient donc compte de l’impact lié à la production de l’aliment (agriculture) mais aussi de son transport, de l’emballage dans lequel il est vendu, de ses éventuels labels, etc.

Pour cela l’Eco-score utilise des écobilans, ce qui permet de faire une évaluation assez complète et objective. Cette méthode est cependant critiquée car :

  • elle ne tiendrait pas assez compte de certains impacts ou bénéfices sur l’environnement (les bénéfices de l’agriculture bio par exemple).
  • on ne peut pas facilement distinguer les aspects sur lesquels le produit est particulièrement bon ou mauvais vu que c’est un score global.
  • le score est calculé de la même façon quel que soit l’aliment. Si cela permet de comparer tous les aliments sur une même base (toutes catégories confondues), ça ne permet pas de comparer finement des aliments au sein d’une même catégorie (légumes, viande, jus de fruits…). On n’a par exemple pas une échelle spécifique à la viande qui permettrait de comparer finement deux morceaux de bœuf.

Critères

L’Eco-score base sa note sur les données d’Agribalyse[1] qui partage les impacts environnementaux moyens par kilo d’aliments-types (par exemple les impacts d’un kilo de crêpes maison fourrées au chocolat, de potage tomate, de fraises crues, de pois-chiches cuits, etc.). Ces impacts sont calculés selon la méthode PEF (empreinte environnementale d’un produit, méthode de l’écobilan).

Ce score environnemental est converti en points, sur une échelle de 0 à 100 points. Il concerne uniquement la culture ou l’élevage de l’aliment, pas son transport, son emballage ou l’éventuel bénéfice apporté par un label (bio par exemple).

C’est pourquoi l’Eco-score ajoute à ce score environnemental :

  • Un bonus si le produit porte un label officiel (bio, commerce équitable, MSC/ASC mais aussi Label Rouge par exemple) : + 5 à 20 points.
  • Un bonus sur base de l’origine des ingrédients (transport, politique environnementale du pays de production) : + 0 à 15 points.
  • Un bonus/malus si l’aliment contient des ingrédients qui ont un impact sur la biodiversité et les écosystèmes (par exemple les effets de l’huile de palme sur la déforestation) : -5 à +5 points.
  • Un malus lié à l’emballage (recyclage, suremballage…) : 0 à -15 points.

Cela donne une évaluation globale qui tient compte de 15 impacts environnementaux et place l’aliment sur une échelle de « A » (le meilleur) à « E » (le moins bon).

Très transparente, toute la méthodologie est expliquée en détails sur le site de l’Eco-Score.

Produits concernés

L’Eco-score ne concerne que la nourriture. Il peut être présent sur tous les produits alimentaires.

Pour le moment, cette initiative française est utilisée uniquement par Colruyt en Belgique[2].

Lien vers les critères / le référentiel en ligne

La méthodologie est expliquée ici : https://docs.score-environnemental.com/

Gestion du label

L’Eco-score n’est pas encadré par la loi mais le nom est protégé[3]. Il pourrait cependant changer à l’avenir, le mot « éco » ne pouvant normalement pas être utilisé sur des aliments si ceux-ci ne répondent pas aux critères de l’agriculture bio européenne.

Yuka et ECO2 Initiative sont les deux éditeurs de la méthodologie. L’Eco-score a été développé par plusieurs acteurs français comme Yuka, Eco2 Initiative, Etiquettable, Marmiton, etc.

Il a été créé en France dans le cadre de la recherche d’un affichage environnemental obligatoire pour l’alimentation. Plusieurs projets ont été soumis. L’Éco-Score et le Planet-Score sont les deux projets qui ont suscité le plus d’adhésions. L’affichage environnemental français n’est cependant pas encore effectif[4].

Contrôle indépendant ?

Il n’y a pas de contrôle indépendant. La méthodologie et de nombreuses données sont cependant publiques[5].

Site

Catalogue des produits / entreprises labellisés

Sur le site Collectandgo.be de Colruyt, on peut filtrer l’assortiment en fonction de l’Eco-score. La base de données OpenFoodFacts permet également d’avoir une liste de produits éco-scorés : https://be-fr.openfoodfacts.org/eco-score

Plus d’infos

 

Eco-score

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[1] Base de données française de référence en matière d’impact environnemental de l’alimentation, développée par l’ADEME et l’INRAe.

[2] Sur son site internet de vente en ligne pour de nombreux produits et sur l’étiquette de ses produits de marque distributeur.

[3] Marque déposée par l’ADEME.

[4] En octobre 2024 la réflexion était toujours en cours : https://affichage-environnemental.ademe.fr/

[5] La base de données Agribalyse et la méthodologie sont publiques. Ce qui ne l’est pas, ce sont les données comme par exemple la provenance des ingrédients d’un produit alimentaire. Cette origine conditionne une part du score. Cela dit, Colruyt indique parfois l’origine des ingrédients d’un produit composé (une lasagne par exemple) sur son webshop.

[6] C’est la même méthodologie, mais ils disent adapter l’Eco-score à la réalité belge.

Dernière mise à jour
15 novembre 2024
Rédigé par
Renaud De Bruyn

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