Faire ses courses en vrac, c’est tendance et zéro déchet. Mais en l’absence d’emballage, on veille à bien conserver les aliments et éviter le gaspillage.
Quand on achète un produit préemballé, on n’a pas le choix, l’emballage est déjà là. C’est du coup celui qu’on utilisera pour stocker l’aliment (et pas toujours le plus adapté !). Mais quand on fait ses courses en vrac, comment bien conserver ses achats ?
Sommaire :
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Le récipient idéal est en verre. C’est un matériau qui se lave très bien et qui est neutre vis-à-vis des aliments (pas de migration de substances de l’emballage vers l’aliment). Il ne garde pas les odeurs. Un bocal en faïence fait bien l’affaire aussi.
Le nec plus ultra est un bocal étanche dont le joint s’enlève (pour le nettoyage) et peut être remplacé (par exemple type « Le Parfait » ou « Weck »). C’est bien pour le stockage longue durée de produits en tous genres. C’est également idéal pour le transport de liquides.
Un bocal en verre de récup’ est aussi un très bon choix. La plupart sont encore suffisamment étanches pour servir au stockage, voire au transport.
On préfère les bocaux en verre avec une large ouverture. Ils sont plus faciles à laver et se remplissent plus facilement si on les utilise aussi pour aller au magasin (large goulot pour bien se mettre en-dessous des distributeurs de noix par exemple).
L’inox est une bonne l’alternative. Comme il est plutôt cher (et pas vraiment disponible sous forme de bocal de récup), on le réserve plutôt au transport des aliments. Ça tombe bien, ça ne casse pas et c’est plus léger que le verre ! Il est moins neutre que le verre mais ne pose pas de problèmes de migrations spécifiques.[1]
Et le plastique ? Les différents types de plastiques ne sont pas neutres vis-à-vis des aliments, il y a toujours des migrations de molécules entre le matériau plastique (voire des microparticules [2]) et l’aliment contenu. [3]
> Voir : Alimentation : comment éviter les perturbateurs endocriniens ?
Les migrations sont favorisées par les aliments chauds, acides ou gras. On gardera donc les récipients en plastique en bon état pour des aliments secs, froids qui ne sont pas gras ou acides. Un brocoli frais, de la salade, des tomates entières…
> Lire aussi : Pourquoi et comment éviter les contenant en plastique ?
On évite les vieux récipients abîmés/griffés, qui sentent mauvais, qui collent ou qui restent gras.
Pour la conservation de longue durée, on préfère malgré tout des emballages en verre.
Évidemment, on ne récupère pas des bocaux qui ont contenu autre chose que de la nourriture !
Si on a un doute, on reconnait les récipients vendus comme emballage alimentaire par le logo « verre et fourchette » ou diverses mentions écrites (pas nécessairement sur le récipient en lui-même). [4]
Il est important d’étiqueter les produits. Quand on achète, on a une très bonne mémoire. Une semaine après, beaucoup moins…
Avec la vente en vrac, certaines informations sont affichées sur l’étiquette en rayon. Mais pour d’autres, il faudra poser la question au personnel. Les pratiques varient aussi selon les magasins.
On fait son propre étiquetage et on note sur le bocal :
On y ajouté éventuellement :
On opte pour une étiquette qui s’enlève facilement, sans laisser de traces, histoire de faciliter le nettoyage.
En magasin, on peut aussi faire une photo de ce que l’on a acheté, pour ne pas devoir tout retenir.
On évite de re-remplir un bocal avant de l’avoir complètement vidé. Sinon on risque d’accumuler dans le fond des restes de produit qui ne sont « jamais mangés ».
Si ce n’est pas possible, on met de côté le reste de produit (sur une assiette par exemple), on remplit le bocal avec le nouveau produit puis on met le reste par-dessus. De cette façon, on mange en premier l’aliment le plus vieux.
La durée de conservation dépend de l’aliment :
On veille à garder :
> Lire aussi : 7 astuces pour bien conserver les aliments frais au frigo et 14 aliments à ne pas conserver au frigo
De manière générale, on peut faire confiance à ses sens. Un aliment périmé change d’aspect (couleur, poils, voire couleurs ET poils…), d’odeur, de goût.
Une circulaire de l’AFSCA détaille, produit par produit, les caractéristiques d’un aliment périmé.
Pour les fruits, les légumes, les fromages : on peut couper les parties abîmées et faire une soupe, un gratin ou des smoothies avec ce qui reste.
Pour les autres produits alimentaires frais, on jette les produits périmés (au compost ou à la collecte des organiques).
> Lire aussi : « Que peut-on mettre dans le compost ? »
Des mites alimentaires (Ephestia kuehniella, Pyralis farinalis) ou des vers de farine (Tenebrio molitor) peuvent se développer dans la farine, les céréales (riz, pâtes), le sucre, les fruits secs…
Les mites sont des sortes de petits papillons argentés (adultes), ou des larves (jeunes) qui font des fils assez caractéristiques. S’il y a des morceaux de riz qui tiennent entre eux par des fils comme des toiles d’araignée, c’est mauvais signe…
Le Ténébrion (ver de farine) est un petit coléoptère.
> Lire : Mites alimentaires : comment s'en débarrasser naturellement ?
Les récipients qui contiennent des aliments secs uniquement ne doivent pas être nettoyés à chaque fois. Les vider complètement suffit. On les lave à l’eau et au détergent de temps en temps, à l’occasion d’une vaisselle.
Les récipients qui contiennent des aliments humides, liquides ou périssables doivent être nettoyés à chaque fois. Le nettoyage ne doit pas nécessairement être intensif : pour les sacs qui ont servi à transporter des légumes humides, on peut soit les rincer (si le sac est muni d’un revêtement en plastique à l’intérieur), soit simplement les laisser sécher et enlever les résidus secs une fois le sac sec (et le laver de temps en temps).
Dans tous les cas, il faut éviter que le récipient reste humide, surtout pour les sacs en coton car des moisissures risquent de se développer.
Les récipients qui ont contenu des produits d’entretien peuvent être simplement rincés à l’eau claire.
[1] Il reste le matériau conseillé par excellence (par exemple par l’Afsca pour l’Horeca). Les allergies au nickel (contenu dans l’inox) sont cutanées même si une absorption de nickel pourrait les favoriser (cité par la Revue médicale suisse et par l’INRS). On trouve du nickel dans de nombreux aliments.
[2] Du moins dans le cas de biberons chauffés selon la toute dernière étude de Nature Food : « Microplastic release from the degradation of polypropylene feeding bottles during infant formula preparation » Nature Food, octobre 2020.
[3] Par exemple deux articles récent de l’Institut belge de l’emballage sur le bisphénol A et les emballages laminés (en couches).
[4] Selon le règlement n° 1935/2004 concernant les matériaux et objets destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires.
[5] Circulaire relative aux dispositions applicables aux banques alimentaires et associations caritatives (Afsca, 2017)
[6] Une des dernières propositions en ce sens sur le site de RetailDetail (2018).
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