Bio, local, de saison, équitable, sans déchet... et bon pour la santé. Comment manger durable et combiner tous ces critères ?
Notre alimentation a un impact considérable sur l’environnement.[1] Mais pas facile de manger 100% durable. Le choix des repas dépend aussi de ce qu’on a envie de manger. On ne connaît pas de chips bio, produits localement à base de pommes de terre belges et vendus en vrac (et on ne parle pas de la nutrition…).
Quand on ne peut pas acheter l’aliment « parfait », on vous suggère de :
Exit donc les pommes bio d’Argentine ou les tomates (même belges) en hiver !
Mais bien sûr, à chacun ses priorités : manger surtout local, bio à tout prix, respecter d’abord une démarche zéro déchet ou encore être solidaire des producteurs grâce au commerce équitable. Sans compter les régimes spécifiques (médicaux, philosophiques…).
Voici comment réduire l’impact de son alimentation dans l’ordre :
Source : Eco2 initiative, 2016
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Une des clés pour manger durable est de manger moins de viande. C'est l'un des enseignement d'une étude du WWF et d'Eco2initiative.
Le secteur de l'élevage contribue en effet pour 14,5 % aux émissions de gaz à effet de serre dues à l'activité humaine selon la FAO.[2] Soit plus que le secteur des transports (environ 13% selon le GIEC[3]).
Au-delà des chiffres bruts, la situation est différente d’une région à l’autre, mais dans tous les cas, la viande a un impact environnemental important.
> Pour en savoir plus, lire Les bonnes raisons de manger moins de viande
Dès à présent ! On en mange trop en moyenne. Pour cela, on peut devenir végétarien ou, de façon plus légère, flexitarien.
On mange alors moins de viande (moins souvent et/ou des plus petites portions) mais on la choisit de qualité (locale, bio…)
Gare aux substituts de viande, à la composition souvent peu durable et saine.
> Pour s’y mettre en douceur : Manger moins de viande, par où commencer ?
Pour manger durable, on privilégie les produits locaux ET de saison. Les aliments produits localement et en saison polluent 10 fois moins que ceux qui ne sont pas locaux et de saison.[4] Du moins pour les produits frais non transformés (viande, fruits, légumes…). Pour les aliments transformés, c’est plus difficile à dire. [5]
Les produits locaux et de saison obtiennent un meilleur score écologique pour des raisons évidentes :
Impact environnemental des haricots verts, suivant qu’ils sont locaux et de saison, frais ou en conserve. Comparaison réalisée par l'Administration de l'Environnement Suisse (sur base de productions locales suisses). [7]
Pour manger durable, on opte donc pour des produits locaux et de saison, le plus souvent possible. Il vaut mieux un fruit ou un légume local et de saison qu’un bio ou équitable qui ne l’est pas.
On préfère ainsi une pomme locale à une pomme bio mais qui vient d’Amérique du Sud. C’est encore mieux de trouver une pomme belge bio, mais faire venir de très loin des produits bio est paradoxal. Pas contraire à la législation, mais paradoxal. [8]
Pour les bières, on préfère les belges aux étrangères, même issues du commerce équitable. Les ingrédients ne sont plus que rarement locaux [9] mais la production reste belge. De plus, de nombreuses bières sont encore vendues dans des bouteilles consignées. Autant donc les choisir belges, consignées… et re-remplies sans trop de kilomètres. [10]
Notamment via les oupes d'achats, les magasins à la ferme, les marchés, les coopératives...
> Découvrez nos bonnes adresses : Alimentation durable : où trouver des produits locaux, bio ?
Pour manger durable, on essaie d’acheter des produits bio le plus souvent possible.
C’est intéressant pour tous les aliments. Ceci dit, l’idée à la base du bio est de proposer une alimentation de qualité, respectueuse de l’environnement et de la santé. C’est pourquoi ses défenseurs considèrent que cela n’a pas de sens de manger du bio :
> À lire aussi :
On en trouve maintenant partout. L’idéal est de privilégier les circuits courts.
> Découvrez nos bonnes adresses : Alimentation durable : où trouver des produits locaux, bio ?
Pour manger durable, on privilégie aussi le commerce équitable. [16] Il permet notamment d’assurer :
Le commerce équitable a été mis en place pour aider les producteurs « du sud » qui reçoivent rarement un revenu suffisant pour leur travail. Les aliments concernés sont donc typiquement le café, le chocolat, les bananes, le sucre de canne, etc.
Les labels de confiance du commerce équitable sont :
On trouve facilement les deux premiers en supermarché, le dernier se trouve plutôt en magasin bio.
On trouve aussi les labels Rainforest Alliance et UTZ. Ils ont une plus-value par rapport aux produits classiques mais leurs critères sont beaucoup moins poussés que ceux de Fairtrade ou Oxfam par exemple.
On préfère de l’équitable pour les produits qui ne sont pas cultivés en Belgique, comme le café, le chocolat ou encore les fruits exotiques.
Les labels de confiance du commerce équitable incluent également quelques critères environnementaux. En plus, ce sont des produits venant de pays où les conditions de travail et de rémunération sont problématiques. Qu’ils soient issus du commerce équitable a tout son sens !
Certaines espèces de poissons sont surpêchées. C’est-à-dire qu’on prélève trop de poissons et/ou trop jeunes, ce qui les empêche de se reproduire suffisamment. Curieusement, ce n’est pas interdit. C’est donc au consommateur de choisir les « bons » poissons pour éviter cette surpêche.
On vérifie sur l’étiquette :
Grâce à ces informations, on peut vérifier dans le guide du poisson durable du WWF si ce type de poisson est victime de surpêche.
On peut également cherchez le label MSC (pêche durable).
> Plus d’info sur le poisson durable.
Tout le temps ! Il n’y a pas de raison d’acheter du poisson qui vient de de zones de pêches surexploitées. Selon le WWF, 85% des « stocks » de poissons exploités à des fins commerciales de par le monde sont déjà surpêchés ou risquent de l’être à très court terme. [18]
On produit 530 kilos de déchets par personne chaque année [19], dont pas loin de 63 kilos rien que pour les emballages (verre, papier, métal, plastique). 20% de ces emballages ne sont pas recyclés. [20]
Et même si on recycle les emballages, cela nécessite de les collecter, les traiter, les transformer. C’est encore plus écologique d’éviter tous ces emballages.
> Pour plus d’info, voir Objectif zéro déchet.
On préfère donc des produits :
En plus de faire moins de déchets, c’est aussi souvent plus économique ! Par exemple, pour du riz :
> Voir plus d’exemples chiffrés et d’autres idées pour manger durable à petit budget.
Le plus souvent possible. Tout emballage évité est un déchet en moins à gérer.
Acheter en vrac permet en plus de limiter le gaspillage car on peut prendre l’exacte quantité nécessaire. À l’inverse, on opte pour les grands conditionnements seulement si on est certain de consommer tout le produit avant la date de péremption.
Éventuellement, on opte pour des produits emballés quand ce n’est pas la saison pour l’équivalent en frais. Par exemple une sauce tomate en boîte plutôt que des tomates fraiches en hiver. Mais le mieux est encore de composer des menus avec des produits de saison… ou de faire ses propres conserves avec des bocaux réutilisables.
> Voir nos conseils et recettes pour des conserves maison.
[1] Selon l’étude EIPRO : http://ec.europa.eu/environment/ipp/pdf/eipro_report.pdf (PDF). Autant donc choisir le plus de critères possible !
[3] Cité par Biowallonie dans l’Itinéraires bio n°27.
[4] Selon un écobilan repris dans cette revue de l'OFEV (administration suisse de l'environnement).
[5] Une pizza fabriquée en Belgique peut très bien utiliser des tomates italiennes, de la farine française et du fromage belge.
[6] En général fossile (mazout, gaz…). On pourrait envisager de chauffer des serres avec des énergies renouvelables, mais cette énergie produite pourrait être mieux utilisée qu’à faire pousser des fruits ou des légumes hors saison. Dans le Sud de la France, une serre pour tomate consomme de 5 à 8 kWh par kilo de tomates produit. Source : http://www.paca.chambres-agriculture.fr (PDF) . Autrement dit, produire un kilo de tomates hors saison consomme autant d’énergie qu’une ampoule économique utilisée 2h/jour… pendant un an.
[7] Disponible ici : www.bafu.admin.ch (PDF)
[8] Il est cependant difficile de comparer l’impact environnemental d’un fruit bio qui viendrait d’un pays lointain face au même fruit local mais non bio.
[9] Céréales et houblons sont souvent importés.
[11] Selon diverses études. Une des plus complètes est disponible ici : http://www.itab.asso.fr/downloads/amenites/amenites-ab-synthese-nov2016.pdf
[12] Résumé de diverses études en p45 ici (Fondation Hulot).
[13] Id. 10.
[14] Voir à ce sujet l’enquête de la RTS sur les pâtes ou encore les résultats de l’AFSCA sur les résidus de pesticides sur les fruits et légumes.
[15] Les chiffres du bio : https://www.biowallonie.com/chiffres-du-bio/
[16] Selon l’Organisation Mondiale du Commerce équitable (www.wfto.com) : « Le Commerce Equitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète (…) »
[17] Oxfam n’est pas à proprement parler un label, mais une marque détenue par l’association éponyme. Leurs critères sont cependant exigeants et leurs activités, transparentes. Cela fait plus de 30 ans qu’Oxfam développe le commerce équitable de façon militante.
[18] Plus de détails sur le site du WWF.
[19] Selon les chiffres de la Wallonie venant du Plan déchets ressources (tel qu'adopté en mars 2018).
[20] Selon le rapport 2018 de Fost Plus, 85,6% des emballages ménagers belges sont recyclés (rapport tonnage estimé sur le marché / tonnage recyclé). Rapport de Fost Plus sur http://com.fostplus.be/rapportannuel2018fr/bienvenue/. Ce chiffre cache cependant des disparités, le plastique notamment n'est recyclé qu'à hauteur de 42%.
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