Exit la fast fashion ! De l'achat au recyclage des vêtements, on adopte quelques bons gestes pour prolonger la vie de ses fringues et leur offrir une deuxième vie. Tout bénéfice pour l'environnement et le portefeuille !

Allez, on passe à l'action pour éviter de jeter trop vite ses vêtements à la poubelle.

Sommaire :

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On jette en moyenne 15 kg de textiles par personne et par an en Belgique[1]. La majorité finit incinérée ou en décharge. C'est le règne de la fast fashion : des vêtements de mauvaise qualité, qu'on vite acheter et vite jeter. Un comble quand on sait tout ce qu'il faut pour fabriquer des vêtements !

La mode est une industrie extrêmement polluante. On utilise beaucoup d’énergie, d’eau, de matériaux et de pesticides pour produire des vêtements. Si on considère l'ensemble de leur cycle de vie, les textiles représente aussi une quantité importante d’émissions carbone. À cela s'ajoute l'impact social de la production, avec des conditions de travail souvent très mauvaises pour les ouvriers·ères du secteur.

Pour une garde-robe plus écologique et durable, on veille donc à prolonger la vie de ses vêtements.

> Lire aussi : Un dressing écologique en 5 étapes

> Écouter l'épisode 5 de notre podcast écoconso & vous : Vêtements – « On n’imagine plus d’acheter neuf »

Bien choisir ses vêtements

Le choix des vêtements qu’on achète est le premier élément clé. Dès le départ, on suit ces quelques conseils et on opte pour une pièce qu’on gardera le plus longtemps possible.

  • Un vêtement de qualité et intemporel. Pour cela, on s’aide des labels et des étiquettes (on préfère un matériau unique et naturel plutôt que des fibres synthétiques ou mélangées). On observe aussi le vêtement : ses coutures, ses ourlets, on regarde s’il bouloche… On évite aussi les vêtements délavés ou troués « exprès » qui s’useront plus vite. Les vêtements de qualité sont souvent plus chers mais qui dit qualité dit également solidité et longévité, on devra donc en acheter moins souvent. Pour diminuer le coût, on peut aussi fait ses achats en seconde main.
    > Lire aussi : 4 astuces pour des vêtements à la mode sans acheter neuf.
    Broderie
  • Des matières naturelles. Elles ont tendance à mieux résister à l’épreuve du temps (par exemple le lin et le chanvre bio, le coton recyclé…). Ces matières ont également des propriétés intéressantes : régulation thermique pour la laine, propriétés antifongiques pour le chanvre, douceur pour la soie... On évite les matériaux synthétiques qui ont tendance à se donner avec le temps et à rejeter des microplastiques dans l’eau.
    > Plus d'infos : Comment les microplastiques polluent-ils l'environnement ?
     
  • Un modèle qui nous va, tant au niveau de la coupe que de la couleur. Cela peut sembler anodin mais des basiques qui sont agréables à porter et dans lesquels on se sent bien ont plus de chance de rester longtemps dans notre garde-robe.
     
  • Des broderies ou des motifs tissés plutôt que des impressions sur textile. Ces dernières ont tendance à mal vieillir.
     
  • Un vêtement facile à laver. Pour cela, on regarde sur l’étiquette comment le vêtement peut être lavé (à quelle température, à la main…). On évite les vêtements qui nécessitent un nettoyage à sec, les procédés étant très polluants.

> Voir aussi :

Prendre soin de ses vêtements

Lessive
Les lessives peuvent abîmer les vêtements et les user plus vite (à chaque lavage, la fibre textile se désagrège un peu plus). Pour garder ses vêtement en bon état le plus longtemps possible, on les lave uniquement quand c’est nécessaire, on opte pour de la lessive écologique et on choisit un programme de lavage à faible température (30°C). En plus d'être meilleur pour ses habits, c'est plus écologique et économique (moins d'eau, d'électricité et de polluants).

Concrètement, comment faire pour laver son linge moins souvent ?

  • On prend le réflexe d’aérer ses vêtements après les avoir portés. Souvent, on peut les mettre plusieurs fois avant de les laver (sauf exceptions comme les sous-vêtements et les vêtements de sport).
  • Si on fait une tache, on la frotte le plus vite possible avec un simple savon ou du produit lessive. Ainsi on évite que la tache s’incruste dans les fibres et on peut peut-être éviter de mettre tout le vêtement à la machine.
    > Voir quelques astuces naturelles pour enlever les taches.

On fait également attention à :

  • laver ses vêtements à l’envers pour limiter le frottements des fibres entre vêtements sur les parties visibles ;
  • vider les poches avant de mettre en machine ;
  • mettre les textiles délicats dans un filet ;
  • fermer les scratchs et fermetures éclairs pour éviter qu’ils abîment les autres vêtements.

On essaye aussi, quand c’est possible, de faire sécher le linge à l’air libre. Le sèche-linge, en plus d'être très gourmand en énergie (il consomme en moyenne le double d’un lave-linge ![2]), abîme certains vêtements.

Enfin, il n’est pas indispensable de tout repasser. Certains vêtements résistent mal au repassage alors pour éviter de les abîmer, on vérifie les symboles sur l’étiquette. En repassant moins, on gagne aussi du temps et de l’argent.

> Lire aussi : 9 conseils pour une lessive écologique.
 

Réparer un vêtement abimé

Une poche décousue, un trou au genou, une tache qui ne part plus ? On ne va pas jeter tout le vêtement à la poubelle juste pour ça ? Non bien sûr ! Voici plusieurs pour continuer à porter ces pièces.

Il est possible de réparer soi-même ses vêtements. Il existe des patchs pour les trous mais aussi plein de tutos en ligne (par exemple sur The Good Goods, couture académie, Ifixit, Patagonia…) ou dans des livres spécialisés. Pour des projets un peu plus ambitieux, on peut suivre un cours (notamment chez Green Fabric ou Coulemelle à Bruxelles,..).

Pas de machine à coudre ? On peut en louer une (à Bruxelles chez R-Use, C’est du Joly, à Namur sur place à l’atelier 53, à Louvain-la-Neuve au Kotextile, ainsi que dans tous les magasins Mondial tissus). Si on pense en avoir un usage régulier, on peut aussi l'acheter en seconde main.

Si on n'est pas trop branché couture, on se tourne vers quelqu'un qui s'y connaît :

  • Il y a un service d’échange local (SEL) dans le coin ? On regarde si une personne qui s’y connait pourrait nous filer un coup de main.
  • On pense aux Repair cafés (voir la liste près de chez soi).
  • On peut également se tourner vers un couturiers·ère ou vers un atelier de retouches. Il est important de soutenir ces métiers qui se font de plus en plus rares et dont le savoir-faire tend à disparaître par manque de clientèle. En allant chez ces artisans locaux, on encourage aussi le commerce de proximité.
  • Certaines marques proposent de réparer les vêtements qui viennent de chez eux. C’est le cas de Patagonia et de AS Adventure notamment.

Enfin, on peut aussi upcycler un vêtement. Ici on coupe carrément les parties abîmées et on en refait un vêtement comme neuf. Il existe des tutos pour s’inspirer ou des ateliers qui permettent d’apprendre certaines techniques.
 

Transformer un vêtement

On a un vêtement en parfait état mais un peu démodé ? Un tissu qu'on adore mais une coupe qui ne nous va pas ? Pour mettre ces fringues au goût du jour, il suffit parfois de peu : ajouter un patch, remplacer les boutons par un tout autre style, teindre le textile avec des peintures naturelles, modifier la longueur des manches ou de l’encolure, faire une coupe plus actuelle dans un vieux blazer…

On appelle cela l'upcycling et c'est très à la mode. Si on a le temps, quelques talents de couture ou l’envie de découvrir le monde du textile autrement, c'est un bon plan. De nombreuses sources d’inspiration sont disponibles gratuitement sur Pinterest ou Youtube. Une petite recherche avec le type de vêtement et "upcycling" devrait déjà donner plein d'idées.

> Voir plus d’infos sur l’upcycling.
 

Offrir une seconde vie à un vêtement dont on ne veut plus

Quand on fait un tri dans sa garde-robe, que faire des vêtements en bon état qu'on ne porte plus ? Il existe plusieurs alternatives pour que ceux-ci retrouvent d’heureux propriétaires. Grâce à cela, on œuvre pour des textiles circulaires.

Donner à des associations

  • Entreprises sociales

On peut faire don de ses vêtements à des entreprises sociales, labellisées Solid’R, afin qu’ils soient donnés à des personnes dans le besoin ou revendus en seconde main. On y retrouve Terre, Oxfam, Les Petits Riens et bien d’autres encore. Les bénéfices réalisés par ces entreprises sont utilisés par la suite pour financer des projets solidaires. Quelque 900 emplois (équivalents temps plein) sont directement concernés par cette filière de récupération. Souvent, ces postes sont occupés par des personnes fragilisées sur le marché de l'emploi. Donner ses vêtements, c’est une bonne manière d’allier écologie et social !

Trajet des textiles

Le trajet des textiles illustré par Ressources

Pour savoir où donner, le site de Ressources recense les points de collectes et les bulles (conteneurs) où déposer ses vêtements.

Attention, on ne donne que des vêtements en bon état, propres et secs. Pour les déposer dans les bulles, on les emballe dans un sac fermé.

  • Donneries

Il existe également une liste des donneries, souvent à la base d’initiatives citoyennes.

Certaines ont un emplacement physique, où l'on peut apporter ses dons. 

D'autres fonctionnent en ligne grâce à un listing d'adresses e-mail ou un groupe Facebook. Dans ce cas, on fait une photo du vêtement et on l’envoie. Si quelqu’un est intéressé, la personne prend contact et on se met d’accord sur le lieu et la date du don.

> Voir nos bonnes adresses : Où peut-on donner un appareil, un objet et dans quel état ?

Troquer

Le troc a pour but l’échange de vêtements. Le principe : on vient avec des vêtements (propres et en bon état) dont on veut se séparer et on peut repartir avec d’autres. Ça fait des heureux et ça peut contribuer à maintenir une garde-robe plus minimaliste.

> Voir des adresses pour le troc de vêtements.

Revendre

Si on décide de revendre ses vêtements, les solutions ne manquent pas. On pense aux bourses de la Ligue des familles, aux brocantes, aux vide-dressing, aux magasins de seconde main (dépôt-vente) ou aux sites comme Marketplace (de Facebook) ou Vinted. Quand on pense à la revente, Vinted arrive souvent en haut de la liste mais cette option n’est pas forcément aussi écolo qu’il y parait[3]. Alors on l’utilise avec modération.
 

En fin de vie, permettre le recyclage des vêtements

Jusqu’à maintenant, en Belgique, il n'existe pas de collecte sélective pour les vêtements, ni d'obligation de reprise (comme pour l'électroménager par exemple). Il existe cependant plusieurs solutions afin d'éviter de jeter des vêtements à la poubelle.

Recyclage

De plus en plus d’entreprises essayent de revaloriser les textiles. Elles récupèrent de vieux vêtements pour en faire des objets ou vêtements design. Transformer des vêtements en sac, des chemises en caleçons, des parapluies en vestes… La liste d’idées est longue et ne manque pas de créativité.

Toutes sortes de textiles et d’objets peuvent être récupérés, voici une liste non exhaustive faite par l’Upcyclinarium. Ce site répertorie les lieux qui reprennent des objets en Belgique. Selon les endroits, on peut donner des t-shirts, des pantalons, des vestes, des collants, des chaussettes, des sous-vêtements, des vêtements de sport, des chemises... Pour la région de Bruxelles, Yuman a également créé une liste des différents points de collectes par type de vêtement. Attention, les organismes n'acceptent souvent que des matériaux en fibre naturelles (coton, jean, laine, lin, etc). On contacte les personnes concernées pour vérifier s'ils acceptent les textiles que l'on souhaite donner. 

> Une liste des lieux de dépôts de vêtements usagés est également disponible auprès du service-conseil d'écoconso.

  • Par la filière du recyclage textile

Cartographie des étapes pour transformer un textile non réutilisable en nouveau produit

Cartographie des étapes pour transformer un textile non réutilisable en nouveau produit textile par Re_fashion (cliquer pour agrandir)

Recycler des textiles n'est pas évident : le mélange de plusieurs types de fibres constitue une difficulté technique. Des filières de recyclage des vêtements se développent néanmoins.

Le recyclage textile peut se faire en boucle fermée ou en boucle ouverte. La boucle fermée signifie qu’un vêtement après recyclage finira par être réutilisé également pour un usage dans les textiles (on déconstruit pour reconstruire). En boucle ouverte, le vêtement sera utilisé dans un autre secteur après récupération et transformation. Par exemple, il pourra être utilisé en matériaux de construction ou encore dans le secteur de l’automobile.

Il est possible de mettre des vêtements abîmés (jaunis, troués…) mais pas souillés (par exemple avec des tâches de peintures) dans plusieurs points de collecte notamment dans les magasins JBC et H&M et & Other stories, qui ont respectivement un partenariat avec Wolkat, Worn Again et I:Co, des entreprises de recyclage textile. On peut aussi opter pour les conteneurs Curitas (entreprise privée qui réalise du recyclage de fibre textiles). Attention toutefois, il faut que les vêtements soient propres et secs. L’aspect social n’est pas toujours présent dans ces alternatives, on privilégie par conséquent les autres alternatives en premier lieu.

Trouver une autre utilisation

Si vraiment il ne semble plus possible de donner un vêtement, il peut peut-être encore servir à nettoyer : on en fait un chiffon ou un tawashi (une éponge lavable réutilisable), .

> Voir comment réaliser un tawashi.

En dernier recours : jeter à la poubelle 

Les matières synthétiques (ainsi que les matières mélangées à celles-ci) sont plus difficiles à recycler que les matières naturelles. Lorsqu’un vêtement synthétique est très abîmé, il n’existe pas encore beaucoup de solutions autres que la poubelle. Or, les textiles qui se retrouvent dans la poubelle finiront incinérés. C’est bien là que réside tout l’intérêt de les garder le plus longtemps possible et de résister à la fast fashion. Rappelons-nous du célèbre « make it last » de la créatrice Vivienne Westwood.

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Source : Fashion revolution

Plus d’infos

 

[1] Rapport de Labfresh

[2] Un lave-linge 9 kg récent consomme en moyenne 150 kWh/an pour 220 cycles, soit 0,7 kWh/cycle. Un sèche-linge 7 kg avec pompe à chaleur consomme 230 kWh/an (1,4 kWh/cycle) alors qu’un sèche-linge sans pompe à chaleur grimpe à 560 kWh/an (4,3 kWh/cycle).

Dernière mise à jour
19 octobre 2022
Mots-clés
Rédigé par
Elsa Derenne

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