L’électricité est la plus chère des énergies. Elle représente 19% de notre consommation mais la moitié de nos factures d’énergie. Pourtant, nous allons en consommer de plus en plus, notamment parce que c'est l'un des leviers pour réduire nos émissions de CO2 dans le chauffage et le transport.

     > Lire aussi : Électricité : quels sont les enjeux actuels et les nouveautés ?

On peut adopter plusieurs stratégies pour réduire sa facture d’électricité, des petits gestes gratuits mais efficaces à l’installation de panneaux solaires.

On parle souvent de transition énergétique, mais elle commence chez soi ! 

Sommaire :

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Connaître sa consommation d’électricité

Peu de Belges savent réellement quelle est la part de l’électricité dans leur facture d’énergie et s’ils consomment beaucoup. D’ailleurs, comment savoir si on consommer « trop » d’électricité ?

La consommation d’électricité se calcule en kWh par an. La consommation moyenne d’un ménage belge est de 3500 kWh d’électricité par an, soit une facture de 1260 €[1]. Mais cette moyenne qui ne dit pas grand-chose. Tout dépend du nombre de personnes qui habitent le logement et du type d’équipements électriques.

Difficile de comparer la consommation de :

  • une famille de 4 personnes qui a beaucoup d'équipements qui fonctionnent à l'électricité, comme une pompe à chaleur pour le chauffage, le boiler, les taques de cuisson et une voiture, sans compter d’autres appareils comme un sèche-linge, un lave-vaisselle… On peut frôler les 12 000 kWh par an.
  • une personne seule qui utilise peu d'équipements électriques car elle chauffe son logement et son eau au mazout, cuisine au gaz, ne possède pas de véhicule électrique et seulement un lave-linge. Sa consommation électrique peut se situer autour de 700 kWh par an.

Pour situer sa consommation, il faudrait pouvoir se comparer à un ménage qui nous ressemble.

     > C’est ce que permet notre calculateur gratuit. Faites le test !

Il est aussi intéressant de savoir ce qui consomme le plus d’électricité à la maison, pour agir en priorité sur ces appareils.

     > Lire aussi : Quels appareils consomment le plus d’électricité à la maison ?
 

Le trio gagnant : sobriété, efficacité, flexibilité

En combinant ces trois éléments, on évite de saturer les réseaux, on favorise les énergies renouvelables (ici le solaire) et on fait un maximum d’économies !

Un exemple avec le lave-vaisselle : 

Exemple de potentiel d'économies pour un lave-vaisselle. Le calcul est théorique, nous ne conseillons pas de remplacer un appareil qui fonctionne encore par un nouveau, même plus efficace ! On préserve les ressources en gardant les appareils plus longtemps. C'est d'autant plus vrai qu'avec l'obsolescence programmée, certains appareils vous lâchent avant 10 ans. On n'aura rien gagné dans ce cas là.

Comment cumuler sobriété, efficacité et flexibilité pour divers équipements ? Voici des exemples.

 

Sobriété

Réduire sa consommation d’électricité par des bons gestes

Efficacité

Avoir des équipements qui consomment moins pour un même usage

 

Flexibilité

Consommer au bon moment :
l’après-midi (11h-17h)
ou la nuit (22h-7h)

Chauffage

Diminuer la température de 1 ou plusieurs degrés, ne pas chauffer toutes les pièces, baisser la température la nuit et quand on s’absente.

Installer un chauffage basse température alimenté par une pompe à chaleur, idéalement dans un logement bien isolé.

Si on a une bonne isolation et une pompe à chaleur, on peut chauffer plutôt la nuit ou l’après-midi. Aux heures de pointe (7h-11h) et (17h-22h), on essaie de profiter de la chaleur qui est conservée grâce à la bonne isolation.

Chauffe-eau (boiler)

Réduire la température de stockage (55°C est un bon équilibre), prendre moins de bains et de douches longues.

Installer un chauffe-eau thermodynamique, avoir un

pommeau de douche économique.

Programmer son boiler pour qu’il chauffe l’eau la nuit ou l’après-midi.

Voiture

Ne pas avoir de voiture ou l’utiliser le moins possible.

Choisir une petite voiture électrique.

Recharger sa voiture électrique la nuit ou l’après-midi.

Cuisson (taques et four)

Cuire à la vapeur, mettre un couvercle sur les casseroles, couper avant la fin de la cuisson (sauf pour les taques à induction).

Préférer des taques à induction.

/
(Usage peu flexible, à part le batchcooking le weekend ou un jour de congé.)

Lave-linge

Utiliser le programme ECO, bien remplir la machine.

Choisir un appareil de classe A.

Faire tourner ses lessives la nuit ou l’après-midi.

Sèche-linge

Ne pas avoir de sèche-linge ou l’utiliser de façon raisonnée (voir exemple détaillé avant le tableau). Bien essorer le linge dans la machine à laver (1200 tours/min.).

Préférer un sèche-linge avec pompe à chaleur.

Utiliser son sèche-linge la nuit (22h – 7h) ou l’après-midi (11 – 17h)

Lave-vaisselle

Utiliser le programme ECO, bien remplir la machine, éviter de rincer la vaisselle à l’évier avant.

Choisir un appareil de classe A.

Utiliser le lave-vaisselle la nuit ou l’après-midi.

Fer à repasser

Repasser seulement ce qui est nécessaire. Repasser une fois 1h plutôt que 6 x 10 minutes (amener le fer à la bonne température est ce qui consommer le plus).

 

 

Repasser l’après-midi (ou la nuit).

Éclairage

N’allumer que quand c’est nécessaire.

Installer des LED.

/

 

Pas possible de tout changer en une fois ? C’est normal ! Le plus intéressant est de s’attaquer en priorité aux appareils et usages qui consomment le plus d’électricité.

     > Voir : Quels appareils consomment le plus d’électricité à la maison ?
 

Comparer les offres des fournisseurs d’énergie

Plus d’un million de Belges paient chaque année 1000 € en trop pour leur énergie[2]. Comment changer ça ?

Première étape : utiliser le CREG Scan

Le CREG scan permet de savoir si le contrat que l’on a souscrit, qui n’est peut-être plus proposé sur le marché (ce que l’on appelle un contrat dormant), est plus ou moins cher que la moyenne.

Graphique CREG Scan. La barre orange indique le prix de l’énergie pour le produit le moins cher du moment et la barre mauve le prix pour le produit le plus cher du moment. Suivant que notre contrat se situe près de la barre mauve ou près de la barre orange, on a intérêt à changer ou pas.

Le CREG Scan s’intéresse à la composante « énergie » de la facture, soit environ un tiers du montant. C’est le seul élément qui peut varier d’un fournisseur à l’autre.

     > Voir aussi : Comprendre sa facture d’électricité.

Malheureusement, on ne peut utiliser qu’une consommation moyenne (3500 kWh d’électricité, tarif monohoraire) mais cela donne déjà un aperçu intéressant de son tarif.

Deuxième étape : utiliser un comparateur

Il permet de repérer les contrats les plus intéressants du moment.

Il y a des simulateurs proposés par les régulateurs régionaux VREG en Flandre, Brugel à Bruxelles et CWaPE en Wallonie et des comparateurs commerciaux labellisés par la CREG.

Ceux-ci comparent les prix all-in (y compris frais de réseau, surcharges, TVA…) et permettent d’introduire sa consommation exacte.

Les contrats les moins chers sont souvent des contrats où tout se passe de manière électronique : conclusion du contrat, facturation, contacts… Parfois une domiciliation des factures est demandée.

Attention aux contrats « prepaid ». Comme leur nom l’indique, on paie à l’avance (par trimestre). Or, pour une facture qui peut atteindre 1000€ ou plus, on voit mal l’intérêt de sortir des centaines d’euros d’un coup.

> C’est décidé, on change de fournisseur ? Voir ici comment comparer et changer de fournisseur.
 

Installer des panneaux photovoltaïques

Même si ce n’est pas accessible à tout le monde, c’est un investissement qui est rentabilisé en 7 à 10 ans.

Depuis 2024, les nouvelles installations n’ont plus droit à la compensation (le fameux « compteur qui tourne à l’envers ») :

  • l’électricité qu’on injecte sur le réseau est vendue à un fournisseur (0,04 à 0,05 €/kWh),
  • alors que les kWh prélevés sur le réseau coûtent environ 0,37 €/KWh (y compris frais de réseau, surcharges et TVA).

Le plus intéressant est toujours d’autoconsommer, c’est-à-dire de faire fonctionner ses appareils autant que possible au moment où l’électricité est produite, pour l’utiliser directement.

Voici un exemple, avec une installation de 4,1 kWc (kilowatt-crête) qui produit 3600 kWh/an. Le coût de l’installation est estimé 5200 € et le coût de l’électricité du réseau à 0,37€/kWh (tout compris) tandis que l’électricité injectée est vendue à 0,04€.

Exemple de calcul sur le simulateur de la coopérative Courant d’Air. Si le taux d’autoconsommation est de 38% (à gauche), l’installation est amortie en 11 ans et les économies sur 20 ans atteignent 5065 €. Si on parvient à augmenter le taux d’auto-consommation à 60% (à droite), les économies sur 20 ans montent à 11 273€ et la durée d’amortissement descend à 7 ans.

> Lire aussi : Est-ce rentable d’installer des panneaux photovoltaïques ?
 

Participer à une communauté d’énergie renouvelable

Une communauté d’énergie renouvelable permet aux détenteurs de panneaux solaires (par exemple) de vendre leur électricité aux participants à un prix plus élevé que ce que proposent les fournisseurs. Par exemple 0,08 €/kWh au lieu de 0,04 ou 0,05 €/kWh.

Quant aux participants à la communauté, ce prix de 0,08 €/kWh représente une économie très importante par rapport à ce que leur que leur vend un fournisseur (environ 0,15 €/kWh).   

Toutefois, ce n’est pas évident de réduire sa facture via une communauté d’énergie en Wallonie. La plupart des fournisseurs facturent 100 à 150€/an la participation à une communauté d’énergie car ils ont plus de travail (facturer la consommation du partage et la consommation résiduelle). Les frais réseau sont les mêmes que pour n’importe quel consommateur.

À Bruxelles et en Flandre, les modèles de partage d’énergie sont plus matures et les participants peuvent plus facilement en tirer des bénéfices financiers.

Plus d’infos via Energie Commune.
 

Voir aussi 


[1] C’est la consommation moyenne qu’utilise la CREG pour calculer le prix moyen du kWh. Avec un prix de 0,36€/kWh cela représente une facture de 1260€.

[2] La CREG, le régulateur de l’électricité et du gaz en Belgique, rappelle régulièrement que les Belges paient trop, par méconnaissance de leur propre contrat énergétique et à cause du manque de transparence du marché de l'énergie. Voir son communiqué du 17 mai 2024.

 

Dernière mise à jour
03 août 2025
Rédigé par
Jonas Moerman

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