Voici 6 bonnes raisons d'acheter des produits équitables.

Sommaire :

  1. Contribuer à un revenu décent pour les producteurs
  2. Soutenir les petits producteurs
  3. Lutter contre le travail des enfants
  4. Encourager plus d’égalité hommes-femmes
  5. Favoriser une production résiliente et respectueuse de l’environnement
  6. Utiliser son pouvoir de consom’acteur

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1. Contribuer à un revenu décent pour les producteurs

Le commerce équitable offre de meilleurs revenus aux producteurs. Ici ce n’est pas uniquement le marché mondial qui détermine les prix. On tient également compte des revenus nécessaires pour couvrir les coûts de production, permettre aux familles de vivre dignement et assurer la viabilité de l’exploitation[1]. Un calcul similaire s’applique aux travailleurs qui sont employés par les exploitations pour définir leurs salaires.

La question du prix fait l’objet de beaucoup de réflexions et de débats au sein du secteur[2]. Le prix équitable vise un salaire vital (c’est-à-dire qui permet de nourrir et loger sa famille, couvrir les soins de santé, envoyer ses enfants d’aller à l’école, épargner pour les imprévus…) mais il ne l’atteint pas toujours. La fixation des prix dépend de bien des facteurs et le calcul d’un salaire vital est plus complexe qu’il y parait[3].

Dans tous les cas, et même si le système est perfectible, le salaire équitable est toujours plus élevé que le salaire existant ou minimum et tend vers le salaire vital. Il est aussi défini en concertation avec les producteurs.

Au-delà du prix, le commerce équitable apporte d'autres avantages comme de meilleures conditions de travail et des contrats sur plusieurs années qui apportent plus de stabilité. Au prix minimum s'ajoute une prime (souvent appelée "prime de développement"). Cette somme, représentant généralement entre 10 et 15% du prix minimum, alimente un fonds commun pour les travailleurs et/ou les agriculteurs à utiliser pour améliorer leurs conditions sociales, économiques et environnementales[3b].Concrètement, elle peut servir à divers projets qui profitent à la communauté : éducation des enfants, outils pour la santé, meilleures infrastructures de production...
 

2. Soutenir les petits producteurs

En Afrique subsaharienne et dans certaines régions d'Asie, jusqu'à 80% des denrées alimentaires sont produites par des petites exploitations[4]. Ces paysans aux ressources limitées sont confrontés à la pauvreté, à la faim, aux effets des changements climatiques…

Le commerce équitable a l'avantage de porter une attention particulière aux petits producteurs, aux exploitations familiales, aux coopératives de paysans

La FAO[5] précise : « Un consensus fort émerge actuellement autour de l’idée qu’un soutien à l’agriculture familiale est le moyen le plus efficace pour lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde tout en relevant les multiples défis liés au maintien et au développement de l’emploi rural, à la préservation de l’environnement, à l’adaptation aux effets du réchauffement climatique, etc. Les petits producteurs peuvent en effet nourrir le monde, mais ils ont besoin d’appuis spécifiques pour améliorer leurs rendements, se structurer et accéder à des marchés stables et rémunérateurs sur la durée. »[6].

Grâce au commerce équitable, ils peuvent accroître leur production, accéder aux marchés et améliorer leurs conditions de vie. Avec des achats équitables, on contribue donc à renforcer l’agriculture paysanne et à lui permettre de mieux faire face aux industries agroalimentaires.

Certains labels, comme SPP, ont fait le choix de ne labelliser que des petits producteurs. D’autres, ont développé un cahier des charges spécifique pour les grandes structures afin de mieux protéger aussi les salariés des plantations. C’est le cas du label Fairtrade, acteur historique et poids lourd parmi les labels équitables. Pourtant, même là, on constate que les petits producteurs représentent plus de 80% des labellisés.

le commerce équitable profite aux petits producteurs

Le label Fairtrade labellise en grande majorité des petits producteurs.
Source : Guide international des labels du commerce équitable, 2019.


> Voir plus d’infos sur les labels du commerce équitable.

Au Nord aussi, on est préoccupé par le sort des agriculteurs. La Wallonie voit le nombre de ses fermes diminuer d’année en année. En parallèle, celles qui restent deviennent de plus en plus grandes et s’industrialisent. C’est pourquoi les petits producteurs sont aussi au centre des démarches de commerce équitables Nord/Nord qui se développent depuis quelques années. Par exemple la charte « Paysans du Nord » d’Oxfam[7] vise à soutenir des exploitations familiales de petite surface qui génèrent de l’emploi essentiellement local. 

> Lire à ce sujet : Comment acheter des produits locaux équitables ?
 

3. Lutter contre le travail des enfants

Le commerce équitable vise à éradiquer le travail des enfants. Plus de 110 millions d’enfants sont forcés de travailler dans l’agriculture dans le monde, d’après l’UNICEF.

La charte du commerce équitable exclut le travail. Le label Fairtrade précise dans ses critères que le travail est interdit pour les enfants ayant moins de 15 ans, alors qu’entre 15 et 18 ans, ils peuvent travailler dans des fermes familiales à condition que cela ne mette pas leur scolarité en danger. Si une organisation certifiée identifie du travail d’enfant, elle doit prendre des actions pour y mettre fin. 
 

4. Encourager plus d’égalité femmes-hommes

On entend souvent dire que les femmes cultivent 60 à 80% de la nourriture dans le monde. Si le chiffre est difficile à vérifier, il est certain qu’elles sont nombreuses à travailler dans les champs, les plantations, les fermes familiales… Parmi les producteurs labellisés Fairtrade, un quart sont des femmes. Pourtant elles sont rarement propriétaires des terres qu’elles cultivent. Alors même qu’elles assurent une partie de la production, elles ne participent que rarement à la gestion des revenus de ce travail, ce qui les maintient dans une situation de dépendance vis-à-vis des hommes.

Dans la production textile aussi les enjeux sont de taille. Les femmes y constituent l'essentiel de la main d'oeuvre et travaillent souvent dans des conditions scandaleuses.

Le commerce équitable travaille à réduire les inégalités de genre. Divers programmes sont menés pour former et outiller les femmes afin qu’elles puissent gagner en autonomie et développer leur leadership. En parallèle, des acttions sont mises en place au niveau de la collectivité pour faire évoluer les rapports de genre et permettre aux femmes de participer aux décisions qui concernent les coopératives de production.

Dipali Pramanick a créé un atelier textile en Inde. Elle évoque les difficultés rencontrées en tant que femme.[7b]
 

5. Favoriser une production résiliente et respectueuse de l’environnement

Le commerce équitable n'est pas seulement un commerce plus éthique, il est aussi plus écologique. Il intègre dans se critères des pratiques plus respectueuses de l’environnement : réduire des pesticides, éviter les OGM, utiliser les ressources en eau de façon rationnelle…

Une grande partie de la production équitable est également bio. Par exemple, 88% des produits équitables disponibles en France sont aussi labellisés bio[8]. Ces dernières années, les exigences environnementales des cahiers des charges de commerce équitable se sont en effet renforcées et convergent de plus en plus souvent avec celles du label bio[9].

Ceci dit, il ne s’agit pas que de bio mais bien de permettre aussi aux agriculteurs de s’adapter aux changements climatiques. L’agriculture paysanne est considérée comme une voie importante pour répondre au défi climatique. Or, les petits producteurs du sud sont parmi les plus touchés par les effets du réchauffement.

Un exemple[10] : la production de café. Elle est particulièrement impactée par les évolutions du climat. Une augmentation de 1°C en moyenne peut déjà entraîner une perte de 25 % de la production. Cela affectera les producteurs de café – environ 100 millions de personnes dépendent de la culture du café pour leur subsistance – ainsi que sur les volumes et la qualité de café. Les prix instables du marché empêchent les caféiculteurs d’investir dans des techniques de production plus résilientes aux changements climatiques. Des 200 milliards de dollars que rapporte le commerce du café dans le monde, ils n’en perçoivent que 6% à 10%. Le commerce équitable est donc plus indispensable que jamais. Or, le café labélisé Fairtrade ne représente qu’environ 5% des parts de marché en Belgique. Il y a donc une énorme marge de progression ! Fairtrade a d’ailleurs lancé la campagne #savecoffee pour attirer l’attention des consommateurs.

Le commerce équitable donne aux producteurs les moyens d’une transition écologique. Il encourage des pratiques plus écologiques et plus résilientes comme l’agroforesterie, l’agriculture biologique ou l’économie circulaire. Les producteurs se forment dans ces domaines et utilisent une partie de l’argent supplémentaire qu’ils reçoivent pour investir dans des projets de reforestation ou de protection de la biodiversité[11]. Des contrats de longue durée leur permettent aussi de se projeter dans le long terme et de faire des investissements.

Oxfam a réalisé un épisode de podcast qui explore le lien entre le petit café du matin et la justice climatique (temps d’écoute : 17 min.).
 

6. Utiliser son pouvoir de consom’acteur

Acheter équitable, c’est utiliser son pouvoir d’achat pour soutenir une économie positive portant des valeurs sociale et environnementale et plus respectueuse de ses travailleurs !

Cette vidéo autour de la fabrication de vêtements illustre bien les aspects positifs du commerce plus équitable et comment cela repose sur tous les acteurs de la chaine de production.
 

Plus d'infos

 

[2] Le cacao Fairtrade est un exemple emblématique des démarches mises en place pour les acteurs du secteur pour mieux comprendre les réalités de terrain et ajuster les prix en conséquence. Il y a quelques années, des enquêtes avaient révélé un secteur du cacao particulièrement malmené. Une étude menée par Fairtrade auprès des producteurs de cacao ivoiriens en 2016/2017 a abouti à l'augmentation du prix minimum et de la prime Fairtrade de 20% pour le cacao conventionnel. Le label vient de procéder à une nouvelle étude. Constat : même s’il reste du chemin à parcourir 61 % des ménages vivent actuellement au-dessus du seuil d'extrême pauvreté, contre 42 % lors de la précédente étude. Détails sur Fartrade.net.

[3] Lire à ce sujet l’analyse d’Oxfam : Commerce équitable : prix juste et salaire vital ?

[3b] Qu'est-ce que le commerce équitable ? , TDC-Enabel.

[5] La FAO est l’Organisation mondiale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

[10] Les chiffres de ce paragraphe sont communiqués par Fairtrade Belgium.

Dernière mise à jour
07 octobre 2022
Mots-clés
Rédigé par
Dimitri Phukan

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