On choisit avant tout des chaussures solides, dont la semelle est facile à réparer. Mais ensuite ? Cuir, tissu bio, label, vegan... Voici nos conseils.
Basket, sandale, escarpin, mocassin, mule, pantoufle, botte en caoutchouc, bottine de marche... Fidèles compagnes de notre vie quotidienne, les chaussures défilent dans nos placards au gré des besoins et des saisons. Il y a de quoi avoir le tournis quand on se penche sur une armoire à chaussures ! Alors comment trouver chaussure durable à son pied ?
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La chaussure durable existe-t-elle ? Tout dépend de la définition de durable : il n’est pas toujours possible de combiner respect de l’environnement, des personnes qui les fabriquent, des animaux et la résistance des matériaux.
Même si leur impact environnemental est bien moindre que celui des vêtements, l’empreinte écologique des chaussures n’est pas pour autant inexistante.
Pour tendre vers plus de durabilité, on peut s'intéresser à différents aspects :
Comme toujours, moins c’est mieux ! Et pour le choix de chaussures, penser solidité, réparabilité et matériaux est un très bon début.
En règle générale, plus un objet a une durée de vie longue, plus son impact environnemental est limité. Les chaussures n’échappent pas à cette règle. Pour prolonger la vie des chaussures, on les choisit résistantes et facilement réparables. Mais quand on s'apprête à acheter une paire de chaussures, comment savoir si elles sont solides ?
Il est intéressant d’opter pour des chaussures avec des semelles cousues et pas uniquement collées. Certains points de couture sont par ailleurs réputés plus solides que d’autres. Pour identifier une semelle cousue, il suffit de la regarder attentivement et d’y repérer des fils apparents. Attention toutefois, certaines coutures sont uniquement esthétiques et ne sont pas réellement gage de qualité suppérieure.
À gauche une semelle collée, à droite une semelle cousue.
Selon Sébastien Warny, cordonnier à Namur[1], presque tous les types de chaussures sont réparables. Voici quelques précisions pour compléter cette bonne nouvelle :
> Lire aussi : Comment prolonger la durée vie de ses chaussures ?
Astuce : pour les enfants qui trainent les pieds au sol, il peut être intéressant de choisir des chaussures à bouts renforcés. Cela évitera d’avoir des chaussures abîmées dès le premier jour !
La matière influence l'impact des chaussures sur l’environnement. Certaines matières émettent plus de gaz à effet de serre lors de leur production, d'autres sont plus solides, certaines sont véganes, d'autres sont fabriquées sans pétrole… La balance est à faire selon ses priorités environnementales, éthiques, financières...
Il y a un tendance à la transparence : de plus en plus de marques communiquent sur les analyses de cycle de vie de leurs chaussures sur leur site internet. Pour se faire une idée avant d’acheter une nouvelle paire de chaussures, cette accessibilité à l’information représente une bonne opportunité de s’informer.
Lin, coton, liège, bois… Les matières végétales sont en moyenne celles dont la production émet le moins de gaz à effet de serre. Avec le temps et l’usure, elles peuvent par contre se déchirer et ne durent donc pas forcément longtemps dans le temps. Si on opte pour des matières végétales, voici à quoi faire attention :
> Voir aussi : Coton, lin, chanvre & co : tout savoir sur les fibres textiles végétales.
Le cuir vegan est une matière qui donne l’illusion esthétique du cuir animal, tout en écartant l’exploitation animale.
Attention que vegan ne rime pas toujours avec écoresponsable ! Cela dépend de leur processus de fabrication :
Qui dit matière végétale dit « cuir végétal ». Il est produit à partir de matières naturelles végétales (par exemple des feuilles), que l’on mélange avec des matières synthétiques et transformées chimiquement. Par exemple le cuir d’ananas (Pinatex), de maïs (Cornskin), d'orange et de pomme (Appel Skin), de champignon (mushskin), de cactus et raisin (Grape Skin)[2].
L’avantage de ces matières est qu’elles émettent moins de gaz à effet de serre par rapport au cuir animal et aux matières synthétiques. L’inconvénient est qu’elles sont moins solides dans le temps et difficilement réparables et recyclables.
L’industrie de fabrication du cuir est très polluante. Le cuir participe notamment à la déforestation, à l’exploitation animale et à la pollution des eaux à cause du processus de tannage.
Lorsqu’on opte pour du cuir animal, on garde certains points à l’esprit :
Les cuirs certifiés sont une bonne option pour avoir la certitude de leur provenance et des conditions d’élevage : on se tourner vers les labels Oeko tex et Leather Working group.
> Lire aussi : Quels labels écologiques pour mes chaussures ?
Le cuir de poisson commence à se développer. On tanne les peaux de poissons, comme pour la fabrication des autres cuirs animaux. Ce cuir réutilise les déchets, il est solide et génère moins de gaz à effet de serre que les autres cuirs animaux. On se rassure : bien que le poisson n’ait pas bonne réputation niveau odeur, le cuir de poisson est inodore !
Si on opte pour des chaussures en matières synthétiques, on les préfère en matières recyclées. Même si elles n’égalent pas les matières naturelles en terme de réduction de l’empreinte environnementale, les matières synthétiques recyclées sont moins polluantes que des matières synthétiques vierges. Elles évitent en effet le recours aux matières pétrochimiques vierges et aux matières non-renouvelables.
Parmi les chaussures en matière synthétique recyclée, on retrouve notamment du polyester, de l'EVA (green EVA), du polyuréthane, du nylon, du caoutchouc synthétique recyclés. La production de ces matières synthétiques recyclées émettrait 20 à 40% de gaz à effet de serres en moins que la production de fibres synthétiques vierges[5].
Le label Global Recycled Standard permet de s’assurer de la provenance et du pourcentage des matières recyclées.
Favoriser la production européenne permet de diminuer l’impact environnemental de nos chaussures. Bien que relativement anecdotique dans le cycle de vie complet d’une chaussure, son transport a tout de même un impact.
En Europe, les trois principaux pays producteurs de chaussures sont l’Italie, l’Espagne et le Portugal[6].
Comment savoir où sont produites nos chaussures ? De plus en plus de marques jouent la carte de la transparence et mettent en lumière avec fierté les lieux de fabrication des produits. On se renseigne donc en parcourant le site internet d’une marque pour obtenir un maximum d’information avant l’achat.
Pour le moment, il existe peu de labels pour les chaussures. On peut se fier à l’Ecolabel européen et au label Ange Bleu (Allemand) qui répondent à un cahier des charges spécifique en matière de chaussures.
On peut bien évidemment aussi tenir compte des labels qui sont d’application sur les différentes matières qui composent la chaussure (voir ci-dessus « Choisir les matières plus éco-responsables »)
> Lire aussi : Quels labels écologiques pour mes chaussures ?
S’il est important de viser le confort pour trouver chaussure à son pied, on peut également se poser la question de l’usage. Si l’on porte peu un certain type de chaussures, pourquoi ne pas les acheter en seconde main ?
Dans ce cas, on s’assure de la qualité et on évalue en premier l’usure de la semelle. Si elle est trop usée, cela montre que les chaussures ont probablement été portées de façon intensive. Ce qu’il faut absolument éviter pour des raisons orthopédiques, c’est que la chaussure trop utilisée ait emprunté la forme d’un pied. En effet, en fonction de la forme de nos pieds et de notre démarche, nos chaussures s’adaptent à nos pieds, et cela peut par conséquent entraîner un risque de blessures (cloches, douleurs...).
De nombreuses marques se sont lancées dans des productions plus durables : matières plus écologiques (labellisées, recyclées, végétales…), production européenne… Voici un petit aperçu de marques qui se démarquent dans leur vision de la chaussure écologique :
Veja, Odaje, Flamingo life, Genuins, Moea, Saola, Belledone, Zeta, Meeko, Feners, Vagabond, Minuit sur Terre, Nae…
Certaines applications ou sites peuvent nous aider à y voir plus clair dans les marques existantes sur le marché. Ces outils font l’inventaire des engagements des marques, les matières utilisées, les labels attribués, les lieux de fabrication…
On retrouve :
Présentation de l’évaluation d’une marque sur Clear Fashion
[1] Cordonnerie Haut Talon à Namur
[3] « Tannage végétal » The good goods
[4] Le cuir de kangourou est majoritairement utilisé pour des chaussures de sport
[5] « Guide de décarbonation entreprises du textile » Union des industries textiles (2023)
[6] Selon les données du « World Footweat Yearbook 2024 » cités par Fashion Network (2024)
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