Vous avez choisi le vermicompostage pour transformer vos déchets organiques en engrais gratuit ? Bon choix si vous vivez dans un appartement ou une maison sans jardin. Le vermicompost – ou lombricompost – est peu encombrant et, bien géré, il ne produit aucune odeur. Il héberge des petits vers de terre qui vont transformer les déchets de cuisine en percolat et en compost, qui vont nourrir vos plantes d’intérieur.

Il faut maintenant acheter sa vermicompostière, lui choisir le bon emplacement. Puis démarrer, composter et enfin bien récolter son compost. On peut aussi confectionner la vermicompostière soi-même.

> Si vous avez un petit jardin (moins de 300m²), optez pour un composteur en fût.
 

Sommaire :

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Quelle vermicompostière choisir ?

Il existe 3 modèles de vermicompostière : le système horizontal et le système vertical à un ou plusieurs compartiments. Le choix du modèle dépend de la place disponible, de la taille du ménage et du prix.

Le modèle le plus pratique est la vermicompostière verticale à plusieurs compartiments. Il est composé de :

  • un bac de fond non perforé. Il recueille le jus de décomposition des déchets, appelé percolat.
  • les bacs supérieurs, au nombre de deux ou trois. Ils s’empilent par-dessus le bac de fond et leurs fonds sont perforés de trous. Ces trous permettent au percolat de couler dans le bac du dessous et aux vers de migrer d’un bac à l’autre.  

Ce modèle à plusieurs compartiments ne prend pas trop de place et permet un fonctionnement en continu : quand un bac est plein, on en démarre un autre. On récolte ainsi aisément le compost et le percolat.

Voici quelques modèles de vermicompostières verticales à plusieurs compartiments faciles à trouver [1] (essentiellement via des sites de vente en ligne)

  • L'Eco-Worms : un peu moins de 100 € pour le modèle à 4 étages (jusqu’à 8 personnes) et 85 € pour celui à 3 étages (jusqu’à 4 personnes). Elle est disponible en plusieurs coloris et équipée de roulettes pour être facile à déplacer.
  • Worm Café : un peu moins de 160 € pour le modèle à 4 étages (jusqu’à 6 personnes) et un peu moins de 140 € pour le modèle à trois étages (jusqu’à 4 personnes).
  • VidaXL : un peu moins de 100 € pour ce modèle à 4 étages (jusqu’à 8 personnes).
  • Compostière verticale artisanale à 3 bacs : en vente uniquement à Bruxelles, entre 45 et 69 € (le plus cher étant le bac monté et fourni avec vers).

Compostière Eco-Worms

Compostière VidaXL

Compostière Worms Café

Eco-Worms

VidaXL

 

Worm Café

Il est également possible de construire sa propre vermicompostière avec des bacs en plastique.

> Voir Comment fabriquer sa vermicompostière ?

Enfin, les vers sont sensibles à la lumière. On évite donc d’acheter ou fabriquer une vermicompostière avec des parois transparentes.
 

Choisir l’emplacement de la compostière

On place sa vermicompostière à l’abri des rayons directs du soleil en été et du gel en hiver. La cave est un bon emplacement. Si on a pas de cave on installe sa vermicompostière dans un lieu bien aéré où règne idéalement une température constante. À défaut on la place sur sa terrasse ou son balcon.

On évite de mettre sa compostière tout près d'une source de vibrations (ex : lave-linge) parce que les vers y sont sensibles.
 

Démarrer un vermicompost

La mise en route est la phase la plus délicate. Il faut compter 2 mois pour amorcer le processus et atteindre une « vitesse de croisière ».

Pour démarrer :

  1. On place une couche de litière de 10 cm dans le bac perforé situé au-dessus du bac qui récolte le percolat. Pour composer cette litière, on utilise du carton ou du papier journal qu’on a déchiqueté et humidifié au préalable.
     
  2. On ajoute du compost mi-mûr qui contient une centaine de vers. Pour trouver ce compost et ces vers, le mieux est de s'adresser à des personnes qui pratiquent déjà le vermicompostage ou qui ont un compost dans leur jardin. À Bruxelles, un bottin des maîtres-composteurs les répertorie par commune.
     
  3. On laisse les vers s'acclimater à leur nouveau milieu et on les laisse commencer à se reproduire. On n’alimente surtout pas la vermicompostière pendant cette phase de démarrage.
     
  4. Une bonne semaine plus tard, on ajoute des déchets progressivement en les répandant en fine couche. Au début, on ne met que des déchets faciles à digérer : feuilles de salade, épluchures de banane, fanes et épluchures de carottes, épluchures de pommes, etc. On les coupe en petits morceaux avant de les ajouter dans la compostière.
     
  5. Au fil des jours, on augmente petit à petit les quantités. L'erreur la plus courante est de vouloir alimenter trop vite et en trop grosse quantité la vermicompostière. On risque alors d’avoir des moisissures et des mauvaises odeurs.
     
  6. Quand le premier bac de compostage est plein, on démarre le bac suivant par-dessus. Les vers vont migrer naturellement dans ce nouveau bac. Quand ce deuxième bac est plein on démarre le troisième et dernier bac.
     
  7. Au bout de 3 mois, la litière est transformée en vermicompost. On récolte alors le compost mûr (dans le bac du dessous).  Le processus peut parfois prendre plus de temps en fonction des conditions de température, d'alimentation, d'humidité et d'aération.

Pour savoir si le compost est mûr, on fait le test du cresson :

  • On met le compost dans un bol et on y sème des graines de cresson.
  • On arrose et on couvre le bol d’un film plastique. On stocke dans un endroit chaud.
  • Au bout de 3 à 4 jours, on enlève le film plastique et on continue d’arroser.
  • Si des feuilles vertes apparaissent, c’est que le compost est prêt à l’emploi.
  • Si les feuilles sont jaunes ou brunes c’est que le compost n’est pas encore mûr.
     

Les règles d’or du vermicompostage

Ce sont les vers qui assurent la bonne décomposition des déchets. On veille donc leur assurer un bon milieu de vie grâce à 3 règles d’or.

1. Maintenir une température de 15° à 25°C dans la compostière

Des températures en dessous de 5°C ou au-dessus de 30°C peuvent être mortelles pour le vers. La température influence aussi leur cycle de reproduction. A 10°C, il faut 6 mois pour passer du cocon au ver adulte, alors qu'à 25°C moins de 2 mois suffisent... On choisit donc bien l’emplacement de sa compostière (voir ci-dessus).

2. Garder une bonne humidité dans la vermicompostière

Le compost ne doit être ni trop, ni trop peu humide. Les déchets de cuisine qu’on y met contiennent 85% d'eau et ne doivent donc pas être humidifiés. Trop d'humidité chasse l'air, ce qui provoque des problèmes d'odeurs. Pour vérifier l’humidité du compost, on prend une poignée et on la serre. Si quelques gouttes en sortent c’est que le compost a une bonne humidité.

3. Bien aérer son compost

Pour faciliter l'aération, on utilise une petite griffe de jardin pour remuer légèrement l'ensemble de la masse de compost et des déchets. On l’utilise à chaque apport de déchets. On peut également ajouter des matières « brunes » : petits morceaux de carton, litière pour cobaye, etc.
 

Quels déchets peut-on mettre dans sa vermicompostière ?

La vermicompostière est essentiellement alimentée par des déchets de cuisine. On y met :

  • Les épluchures et déchets de fruits et légumes. Y compris celles des bananes et des agrumes qui, contrairement aux idées reçues, n'acidifient pas le compost.
  • Le marc de café avec le filtre en papier. Les pads non synthétiques peuvent également être mis au compost. On les déchire afin de permettre une décomposition plus facile.
  • Les sachets et feuilles de thé. On évite les sachets en matière synthétique qui ne se compostent pas.
  • Les fleurs fanées et leurs tiges (max 5 cm de long).
  • Les papiers, cartons et tissus cellulosiques (mouchoirs en papier, essuie-tout, feuilles de papier journal où on a épluché des légumes, etc.). On évite toutes les parties colorées qui peuvent contenir des métaux lourds.
  • La litière de petits animaux herbivores (lapins, cobaye, etc.).

On évite de mettre de grosses quantités d'un seul déchet à la fois ou de gros morceaux durs. Plus les déchets sont découpés finement, plus le processus de compostage est rapide.
 

Les solutions aux problèmes éventuels

Les mouchettes

Pour éviter la prolifération des mouchettes, on recouvre les matières qu'on ajoute au compost avec du carton, des petits copeaux de bois (ex : litière pour herbivores) ou quelques feuilles de journal.

Il est toutefois impossible d’éviter toute présence de mouchettes car on retrouve naturellement leurs œufs sur les épluchures de fruits et de légumes déposés dans la vermicompostière. En cas d’invasion de mouchettes, on recouvre les déchets et on cesse d’alimenter pendant 2-3 semaines.

Les vers se baladent…

Si on trouve quelques vers le long des parois intérieures ou sous le couvercle de la vermicompostière, pas de panique c’est normal !

Il ne faut pas avoir peur que les vers s'échappent de la vermicompostière. Si les règles d’or sont respectées (voir ci-dessus), il n’y a aucune raison qu’ils en sortent !
 

Récolter et utiliser le compost

Une fois décomposés, les déchets fournissent deux produits servant à nourrir les plantes : le percolat et le compost. Ils sont riches en éléments nutritifs pour les végétaux (azote, phosphore, potassium, calcium et magnésium) et en oligo-éléments.

Le percolat est un liquide de couleur foncée. Il provient de la décomposition des déchets de cuisine, constitués de 85% d’eau. En s’écoulant à travers le compost, cette eau entraîne une partie des minéraux et forme un excellent engrais pour les plantes d’intérieur et de jardin. Il est très concentré. Pour l’utiliser, on le dilue : une part de percolat pour 10 parts d'eau.

Le compost représente 10 à 20% du poids de départ des déchets mis dans la vermicompostière. Il est plus fin que le compost obtenu au jardin et ne doit pas être tamisé. Il peut être utilisé pour le rempotage des plantes, les semis, les bacs à fleurs et les plantes d’intérieur. On mélange le compost avec de la terre avant de l’utiliser en proportion de 1/4 de compost pour ¾ de terre.
 

Plus d’info

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[1] Prix indicatifs en mai 2018.

 

Dernière mise à jour
31 mai 2018
Rédigé par
Catherine Maréchal

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