Plus de 30% du poids (et 50% du volume) de notre poubelle sont constitués d'emballages! La principale fonction d'un emballage est la protection du produit au cours du transport, du stockage dans le magasin et chez le consommateur. Il doit le préserver des poussières, des microorganismes, de l'humidité, de la lumière, de l'oxygène et du vol. Il doit être résistant et pratique. En outre, l'emballage doit informer le consommateur sur les caractéristiques du produit, son mode d'emploi ou de conservation.
Au-delà de ses missions indéniables de conservation et d'information, l'emballage est devenu un outil de marketing: forme, matière, couleur, texte sont étudiés pour accrocher et convaincre l'acheteur potentiel en quelques secondes. Cette fonction de marketing est de plus en plus marquée, surtout pour les achats impulsifs, ceux que l'on fait sans intention préalable et qui peuvent représenter 70% de nos choix de consommation! Le Belge dépenserait près de 250 € en emballages par an! En 30 ans, le volume des déchets d'emballage a été multiplié par 5, voire 50 pour certains matériaux comme le plastique. L'apparition des emballages en PVC (polychlorure de vinyle) dans les années 70 a inauguré la voie du "one way", du jetable après usage unique.
Une fois parvenus à la maison, la plupart des emballages deviennent immédiatement des déchets. Des déchets qui posent de plus en plus de problèmes écologiques et économiques! La mise en décharge pollue le sol, l'eau et l'air. Les emballages peuvent contenir des substances toxiques (métaux lourds, par exemple) qui, entraînées par les pluies, peuvent contaminer les ressources en eau.
L'incinération pose d'autres problèmes: les fumées peuvent contenir des substances dangereuses, tout comme les cendres... mises en décharge. Le recyclage permet de diminuer les quantités de déchets mis en décharge ou incinérés et d'économiser des ressources naturelles. Il ne résoud cependant pas tous les problèmes. Par exemple, les déchets triés ou non nécessitent de nombreux camions pour leur transport et engendrent de gros problèmes de charroi.
En outre, le recyclage des déchets ménagers coûte cher: entre 50 et 175 €/tonne. Pour les seuls emballages, cela représente un coût annuel dépassant les 70 millions d'euros, à charge de la collectivité! Quand on vous dit que le meilleur déchet est celui qui n'existe pas...
Face à cette pléthore d'emballages, nous pouvons agir en tant que consommateurs responsables, en développant un esprit critique face à la consommation. En effet, la publicité, la disposition des produits dans les magasins... nous incitent à acheter des produits dont nous n'avons pas besoin. En faisant nos courses, nous pouvons aussi chercher s'il existe des alternatives pour utiliser moins d'emballages.
Les conseils ci-après peuvent vous aider dans votre démarche. Vous ne saurez peut-être pas tout appliquer tout de suite mais chaque geste posé en faveur de l'environnement compte, aussi suivez ces conseils à votre rythme. Vous vous rendrez compte que, bien souvent, moins d'emballage, c'est aussi une économie à l'achat.
Réduisons les quantités d'emballages:
Et pour les emballages inévitables...
De nombreux produits sont présentés sous plusieurs couches d'emballages. Prenons par exemple un paquet de biscuits (comprenant une barquette plastique, un film aluminium et une boîte carton), six canettes de limonade maintenues par un film plastique et un tube de dentifrice contenu dans un blister. On peut acheter ces trois produits en réduisant les déchets d'emballage: biscuits dans un emballage constitué d'une seule couche, limonade emballée dans une bouteille de plus grand volume, réutilisable et consignée, dentifrice en flacon ou en tube à poser sur le bouchon, sans suremballage. Ainsi, le choix d'un dentifrice en flacon de 75 ml par rapport au tube de 75 ml contenu dans un blister ou une boîte carton permet de réduire les déchets de 70% en poids!
La vente par lot est une technique commerciale qui permet d'augmenter les ventes de produit. Elle est parfois utilisée pour des opérations de promotion et s'accompagne alors d'une réduction du prix unitaire. En principe, le consommateur peut dissocier le lot et n'acheter qu'un seul exemplaire du produit. |
La vente en libre service, la mise à disposition d'un chariot et la distribution de sacs de caisse gratuits encouragent la consommation de plus de produits. Ces sacs gratuits facilitent la vie et sont souvent réutilisés (notamment sous forme de poubelle) mais ils produisent de nombreux déchets, non repris par la collecte sélective. Plus de 100 millions de ces sacs sont distribués chaque année pour la seule région bruxelloise! Ces déchets peuvent facilement disparaître si nous remplaçons les sacs jetables par une alternative plus durable: un caddy, une caisse, des sacs réutilisables...
Les dix-heures emmenés dans les cartables des bambins provoquent l'apparition d'une montagne de petites briques de jus, de canettes de limonade, de "papier" alu ou plastique... Dernière invention: les lunchs constitués de petites portions de fromages, de jambon et de biscuits, le tout composé de graisse et d'additifs, dans un volumineux emballage! Boîte à tartines, bouteille en plastique réutilisable ou gourde permettent de transporter hygiéniquement et en produisant moins de déchets les en-cas des écoliers.
Ces emballages complexes, constitués d'un fond cartonné et d'une coque plastique, se sont développés avec la vente en libre service. Ils assurent une double fonction: présentation dans les rayons des produits de petite taille et prévention des vols. Ils constituent un suremballage dans la mesure où ils ajoutent un emballage au produit. On en trouve de très nombreux exemples dans tous les rayons d'une grande surface. La partie plastique de cet emballage n'est pas reprise par la collecte sélective et rejoint la poubelle "tout venant". Pourtant, on peut trouver chacun de ces produits sous une forme non suremballée. Certains fabricants ont développé d'autres types d'emballage convenant à la vente en libre service, par exemple l'équivalent du "blister" entièrement en carton (piles), l'emballage muni d'un orifice permettant sa disposition sur une glissière (crayons), le présentoir de produits non emballés (article de bureau). Il existe également d'autres systèmes de protection contre le vol, enlevés aux caisses et réutilisables. La meilleure manière d'éviter un grand nombre de blisters, est d'acheter les petits articles de couture, bureau, cosmétique, hi-fi, dans les magasins de détail.
La diminution des contenus des emballages répond aux besoins des personnes seules et satisfait les envies de grignotage et de nomadisme des consommateurs (deux tendances fortes de la consommation actuelle). Mais elle est également l'expression d'une mode qui offre aux consommateurs toujours plus de confort. Des mini-portions de confiture, de lait, de café soluble, de jus de citron (pour le thé), de sucre, de biscuit, de chocolat, de fromage, de beurre, de savon, shampoings et gel douche, d'aliments pour animaux... Les exemples ne manquent pas.
La minimisation des produits emballés individuellement, s'accompagne d'une maximisation des déchets et des prix. L'achat de conditionnements plus grands réduit les déchets d'emballage tout en limitant les dépenses. |
Ce cas de suremballage se rencontre surtout dans des secteurs comme les cosmétiques et la confiserie. Bain mousse dans un personnage plastique, pastilles chocolatées accompagnées de cartes postales ou de guirlandes, desserts dans des pots en céramique, fromages présentés sur un plateau d'osier,... autant d'exemples sympathiques qui ont toutes les chances de séduire mais qui encombreront rapidement les armoires et finiront dans la poubelle. Il n'est pas rare dans ces cas que l'emballage pèse et coûte davantage que son contenu.
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