Newsletter
Une fois par mois, recevez nos dernières actualités directement dans votre boîte mail.
Abonnez-vous ici >L’ONU se tourne vers l’agroécologie pour nourrir et sauver la planète du réchauffement alors que la fusion Monsanto-Bayer se précise.
Ça y est ! L'ONU encourage l’agroécologie[1] pour nourrir et sauver la planète du réchauffement. La FAO[2] reconnaît le besoin de promouvoir des systèmes alimentaires durables et de préserver l'environnement en passant à de l'agroécologie à grande échelle[3].
« L'agroécologie est la clé pour transformer les systèmes alimentaires et agricoles. Les preuves scientifiques croissantes et les expériences locales démontrent comment l'agroécologie facilite et contribue à des transitions vers des systèmes alimentaires et agricoles durables sur le plan environnemental, économiquement justes, viables et socialement équitables »
Un tournant historique après des dizaines d’années à encourager l’agriculture intensive basée sur des engrais chimiques, des pesticides et des plantes génétiquement modifiées.
En Europe, la politique agricole commune a conduit à l’arrachage de haies, d’arbres, à l’assèchement de zones humides afin d’obtenir de grandes parcelles faciles à travailler avec de puissantes machines. Ce sont autant de zones propices à la biodiversité qui ont été massivement détruites.
L’agroécologie vise avant tout à travailler en complicité avec la nature. La diversité y est le maître mot : biodiversité, diversité des semences, associations de cultures, agroforesterie (utilisation d’arbres sur la parcelle)… Au lieu de labourer les sols et de les détruire avec des intrants chimiques (engrais et pesticides), on y préserve la vie en favorisant l’aération par des vers de terre, des insectes, des champignons et la formation d’humus.[4]
Au-delà de cette belle annonce, qu’est-ce qui va changer concrètement ? Car, dans le même temps, la fusion entre Monsanto et Bayer se précise. Les autorités de la concurrence européenne et américaine l'ont approuvée à condition que ces entreprises vendent une partie de leurs actifs. Mais ce nouveau géant aura à la fois la maîtrise sur les semences (notamment les OGM) et les pesticides.
Les agriculteurs sont devenus de plus en plus dépendants de ces multinationales. Elles leur vendent des semences hybrides promettant un meilleur rendement et une bonne interaction avec les pesticides. Mais ce sont des graines que l'on ne peut re-semer. Les agriculteurs sont contraints d’en racheter chaque année.
Il va donc falloir revenir à un système de sélection des graines par les agriculteurs eux-mêmes, permettant une grande variété de cultures, plus résistantes aux ravageurs et qui s'échangent gratuitement.
Après la seconde guerre mondiale, une stratégie a été mise en place pour assurer une production alimentaire suffisante pour l’humanité. C’était aussi l’occasion de convertir des usines actives dans l’armement pour produire des machines agricoles et écouler leurs stocks de produits chimiques comme pesticides.
Si la révolution verte a permis d’augmenter les rendements agricoles de manière spectaculaire, elle a créé ou entretenu des problèmes comme la faim dans le monde (à cause des inégalités), la pollution des terres, des atteintes à la santé des agriculteurs.
À ses débuts, l’agriculture biologique reprenait beaucoup de principes de l’agroécologie avec un rôle central consacré à la vie du sol, à l’évitement de produits de synthèse … Mais en passant à une échelle industrielle, l’agriculture bio s’est écartée de certains principes.
Par exemple, le label bio européen tolère 0,9% d’OGM dans les produits. Et quel sens de consommer une pomme bio d’Argentine alors qu’on en produit localement ?
> Manger (vraiment) bio est aussi meilleur pour la santé
C’est pourquoi on préfère privilégier les circuits courts et les produits locaux et de saison. À côté du label bio européen, d’autres labels comme celui de Nature et Progrès vont plus loin et respectent mieux les principes de l’agroécologie.
> Reconnaître les labels pour manger durable
[1] Voir communiqué de l’ONU, 3 avril 2018
[3] La FAO a lancé l’initiative de passage à l’échelle supérieure de l’agroécologie.
[4] D’après le CIDSE l’agroécologie est
1. Une approche de la recherche scientifique comprenant l’étude holistique des écosystèmes agricoles et des systèmes alimentaires ;
2. Une série de principes et de pratiques qui améliore la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires et agricoles tout en préservant l’intégrité sociale ;
3. Un mouvement sociopolitique qui se concentre sur l’application pratique de l’agroécologie, cherche de nouvelles façons d’envisager l’agriculture, la transformation, la distribution, la consommation de denrées alimentaires et sa relation avec la société et la nature.
Une fois par mois, recevez nos dernières actualités directement dans votre boîte mail.
Abonnez-vous ici >