Planter un arbre, c'est contribuer à la beauté du paysage pour l'agrément de tous. Dans un jardin, les arbres participent à l'aménagement végétal auquel ils donnent du relief. Ils offrent de l'ombre en été et protègent les habitations des regards indiscrets. Les arbres fruitiers apportent en plus leur délicieuse production. Le développement sain et harmonieux de l'arbre et l'abondance de la récolte dépendent largement des soins prodigués.
Il fait entrer en ligne de compte les caractéristiques du jardin et de son sol ainsi que celles recherchées pour les fruits (goût, conservation). Nos arbres fruitiers appartiennent tous à la famille des Rosacées. Ils sont largement cultivés en Europe, depuis très longtemps, pour leurs fruits, consommés frais ou transformés (confitures, gelées, alcools, fruits secs, sirop, etc.).
On distingue les fruits à pépins : pommier, poirier et cognassier, et les fruits à noyau ou drupes : prunier, pêcher, cerisier, abricotier et amandier. Dans ce dernier cas c'est la graine qui est consommée. Les variétés rustiques régionales sont mieux adaptées au climat et au milieu et donc, moins sensibles aux maladies.
S'il est tout à fait possible de faire pousser un arbre fruitier à partir des graines d'un fruit, on recourt la plupart du temps à la technique de la greffe. En effet, en passant par la graine, on obtiendra un arbre dont les fruits ne sont pas exactement de la même variété. En passant par un greffon fixé sur un porte-greffe, on s'assure d'avoir exactement la variété que l'on souhaite.
Par cette technique, on « attache » une tige d'une variété de fruitier à un arbre « porteur » (en général de la même famille botanique).
C'est le porte-greffe qui détermine la hauteur de l'arbre. Les hautes tiges sont des variétés greffées sur des sujets vigoureux à forte croissance ; leur tronc atteint plus de 1,80 m. Les porte-greffes des basses tiges ont une croissance faible : leur tronc ne dépasse pas 1m de haut.
De nombreuses variétés fruitières sont autostériles : elles ne peuvent être fécondées, et donc fructifier, que par du pollen compatible d'une autre variété de la même espèce. Ainsi toutes les variétés de cerisiers, de nombreuses variétés de pommiers, de poiriers et de pruniers sont autostériles. Dans ce cas, si nous ne plantons qu'un seul arbre, vérifions qu'il y a des arbres fruitiers dans le voisinage.
Si cela ne suffit pas, il faudra planter une deuxième variété fleurissant à la même époque. Certaines variétés de pruniers et les pêchers sont par contre autofertiles ; un arbre isolé peut donc porter des fruits. Les abeilles, les bourdons, les syrphes favorisent la pollinisation : protégeons ces pollinisateurs sauvages (évitons les pesticides !) et, pourquoi ne pas installer une ruche ?
De nombreuses variétés fruitières sont soumises à l'alternance : une année de forte production est suivie normalement d'une mauvaise année fruitière. Il est possible d'atténuer cet effet en éliminant une partie des fruits, au stade de la dimension d'une noisette, afin de permettre aux fruits restants de grossir et, généralement, de gagner en qualité gustative.
Enfin, le consommateur choisit une variété pour la qualité des fruits. Les fruits d'arbres à hautes tiges ont moins belle apparence que ceux à basses tiges. Néanmoins, ils sont souvent plus savoureux et leur production recourt à moins de traitements. Les taches sur les fruits ne gâchent en rien leur goût. La tavelure ne pose problème que lorsque les fruits sont destinés à une longue conservation.
Tous les arbres fruitiers préfèrent les endroits ensoleillés et protégés du vent mais ils supportent aussi un certain ombrage. L'écartement de plantation doit tenir compte du développement futur de l'arbre : noyer et cerisier (plantation tous les 12m), pommier (10m), poirier (8m), prunier (5 à 6m), pêcher et cognassier (5m). Les pommiers et poiriers dont les porte-greffes sont moins vigoureux peuvent être disposés plus densément.
Le mieux vaut planter un arbre entre la mi-octobre et la mi-mars, tout en évitant les périodes de gel. En effet, avant la mi-octobre, le plant porte encore de nombreuses feuilles qui vont « pomper » les réserves en eau et l'assécher. Par contre, « à la Sainte-Catherine (25 novembre), tout bois prend racine » : l'arbre bénéficie alors des pluies hivernales. La terre est chaude et humide, elle se dispose mieux autour des racines ; elle les enrobe et les protège.
Enfin, si la plantation a lieu après la mi-mars, le plant est moins vigoureux la première année suite à l'absence de radicelles, brisées lors du transfert. Les jeunes arbustes doivent être replantés dès que possible après l'acquisition. Il ne faut jamais laisser les racines nues car elles dessécheraient rapidement. Au besoin, les plants sont mis en attente en recouvrant les racines de terre.
L'aide ou les conseils d'un arboriculteur sont nécessaires. En effet, il y a différents types de taille selon l'âge et l'espèce d'arbre fruitier.
Au début, il s'agira de donner une forme correcte au jeune arbre (taille de formation) ensuite la taille devra permettre à l'arbre d'être dans des conditions optimales pour donner de beaux fruits (taille de fructification). Les ouvrages spécialisés fournissent aussi des informations utiles.
Durant les 8 à 10 premières années, un arbre doit être taillé chaque année. Plus tard, une taille suffit tous les 2 à 3 ans selon les essences et les variétés.
Exemples de variétés traditionnelles recommandées (source : Les Amis de la Terre). Les variétés dites « RGF » sont des variétés anciennes, peu sensibles aux maladies, recommandées par le Centre de recherches agronomiques de Gembloux :
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