Maison à ossature bois, en paille, préfabriquée… Quel système choisir ? Quel choix est écologique ? Voici un tour d’horizon des systèmes de construction.
Pour construire une maison ou une annexe, on a aujourd’hui le choix parmi une grande variété de matériaux et de techniques. Le choix du système de construction est essentiel car il influence tout la mise en œuvre du projet et le résultat : confort acoustique et thermique, passage des techniques, possibilité de faire les travaux soi-même… On combine d’ailleurs en même temps la réflexion sur le système constructif et sur l’isolation.
> Voir : Mon chantier d’isolation écologique, de la cave au grenier
On fait le tour de différents systèmes, plus ou moins écologiques, avec leurs avantages et leurs inconvénients. De quoi y voir plus clair avant de se lancer dans un chantier, qu’il soit exécuté par un entrepreneur ou en autoconstruction !
Sommaire :
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Quelle architecte convient le mieux au projet ? A-t-on une marge de sécurité dans son budget pour les imprévus ? Quelle est la situation et l’exposition du terrain ? Souhaite-t-on faire tout ou partie des travaux soi-même ? Quelle performance énergétique pourra-t-on atteindre ? Quels matériaux envisage-t-on ? Qu’est-ce qui sera mis en place pour gérer l’humidité dans la maison ?
> Voir : Construction écologique : checklist avant de se lancer
Une fois ces points essentiel balisés, on peut se pencher sur le choix d’un système de construction.
Le bois offre aujourd'hui de multiples possibilités techniques de construction. Ses qualités mécaniques, esthétiques et écologiques en font un matériau durable.
L'ossature bois constitue le squelette de la maison. Il s’agit d’un assemblage de sections standardisées[1] de bois de résineux prévues pour la construction. On utilise surtout de l’épicéa, du pin sylvestre ou du pin Douglas, et dans une moindre mesure du mélèze.
L’assemblage est généralement fait par des clous ou des vis, selon des normes disponibles auprès de Buildwise[2]. L'espace libre entre les montants est utilisé pour y placer un matériau isolant dans toute l'épaisseur des parois, par insufflation (isolant en vrac) ou par insertion (isolant semi-rigide).
Avantages :
Inconvénients :
Conseils :
Il s’agit d’une variante de l'ossature bois qui travaille avec de plus grosses sections de bois, plus espacées, et des assemblages particuliers. Les poteaux (verticaux) et les poutres (horizontales) permettent de créer une structure autoportante.
Avantages complémentaires à ceux de l’ossature bois :
Inconvénients :
Conseils :
Pour ces systèmes, on assemble des panneaux multicouches de grande taille tant pour la structure des murs que pour celle des planchers et du toit. Les panneaux utilisés, composés de lames de bois d’épicéa, comportent de 3 à 7 couches. Les couches sont assemblées avec de la colle (colle polyuréthane), des clous ou des chevilles. Les termes utilisés pour définir les panneaux sont généralement :
Avantages :
Inconvénients :
Dans l’esprit « ma cabane au Canada », les maisons en fuste (fûts ou troncs d’arbres empilés) sont toujours une réalité dans certaines régions. La version moderne se présente sous forme de madriers[3] usinés et empilés. Les machines actuelles permettent de mettre en œuvre de longues sections de bois usinées pour qu’elles se superposent parfaitement par le biais d’un système « rainures-languettes ».
Avantages :
Inconvénients :
De nombreux personnes qui font de l’autoconstruction optent pour les ballots de paille. Bien souvent, il s’agit en fait de constructions en ossature bois ou en poteaux-poutres, que l’on remplit de ballots de paille. Bien que des systèmes constructifs en paille-porteuse existent, ils restent encore peu utilisés en Belgique.
Technique dite du « GREB » par pose des ballots de paille dans une ossature double. Photo : www.greb.ca.
Avantages :
Inconvénients :
Variante :
Les blocs de chaux-chanvre sont des blocs de maçonnerie, non porteurs, qui sont généralement mis en œuvre dans un système de poteaux-poutres en bois ou en béton. Ils sont aussi utilisés pour doubler des murs afin d’en améliorer les performances thermiques ou pour monter des cloisons intérieures.
Avantages :
Inconvénients :
Une alternative aux blocs est le béton de chaux-chanvre banché. Cette technique consiste à couler un mortier de chaux-chanvre dans un coffrage pour monter des murs, des cloisons, ou doubler des murs existants.
Avantages :
Inconvénients :
> Lire aussi : Zoom sur le chaux-chanvre, sur ecobatisseurs.be.
Les techniques de construction en pisé, briques de terre crue (BTC) et adobe reposent toutes sur l’utilisation de la terre crue, un matériau naturel, écologique et local. Chacune a ses spécificités : le pisé est une terre compactée en coffrage, les BTC sont des briques pressées et séchées, tandis que l’adobe est une brique moulée à la main et séchée au soleil.
Avantages :
Inconvénients :
La pierre naturelle est très appréciée dans les projets de rénovation, les constructions haut de gamme et dans certaines régions où elle est abondante et traditionnellement utilisée.
Avantages :
Inconvénients :
Les systèmes conventionnels sont moins respectueux de l’environnement : production gourmande en énergie, émissions de CO2, matériaux pour la plupart issus de la pétrochimie et non renouvelables... Certains systèmes sont aussi non réversibles (donc l’habitat est difficile à modifer) et non recyclables. Ils peuvent aussi poser des soucis de santé.
Les blocs de béton cellulaire se présentent sous forme de blocs de maçonnerie. Ils sont relativement légers de par leur technique de fabrication qui inclut de la poudre d’aluminium. Cet additif va faire mousser le mélange composé d’eau, de sable, de ciment et de chaux. Les microbulles emprisonnées pendant la cuisson sou pression (autoclave) vont donner à ces blocs leur pouvoir isolant et leur légèreté. Comme le processus de fabrication inclut de l’aluminium et du ciment, on ne peut pas parler de matériau écologique.
Des blocs similaires fabriqués sous haute pression et à haute température ne contiennent pas d’aluminium. On parle de blocs silico-calcaires. Ils présentent l’avantage de n’être composés que de sable, de chaux et d’eau. Ils sont plus écologiques car ils ne contiennent pas d’aluminium mais ils demandent tout de même toujours beaucoup d’énergie pour la production, d’abord de la chaux, puis des blocs eux-mêmes (cuisson haute température et sous pression). Les blocs silico-calcaires nécessitent aussi une isolation complémentaire pour atteindre les normes d’isolation actuelles.
Avantages :
Inconvénients :
C'est probablement la technique de construction la plus utilisée aujourd'hui. Elle consiste à maçonner un double mur, souvent de blocs à l'intérieur et de briques à l'extérieur, entre lesquels on place un isolant.
Avantages :
Inconvénients :
Aujourd’hui, la brique classique est souvent placée en brique de parement. Elle donne alors au bâtiment l’aspect extérieur de la brique mais le système de construction repose sur l’une des techniques citées plus haut. Elle est donc moins utilisée pour la construction de bâtiments complets.
Avantages (quand utilisée comme technique de construction) :
Inconvénients (quand utilisée comme technique de construction) :
Cette technique consiste à couler un mortier de béton (mélange sable-ciment-eau) dans un coffrage pour monter des murs. Le béton armé est renforcé par un squelette constitué de barres métalliques.
Les qualités structurelles du béton ne sont plus à démontrer. Combiné à une bonne isolation, le béton propose aujourd'hui des solutions permettant d'atteindre de bonnes performances générales (solidité, inertie thermique, rapidité de mise en œuvre…).
Avantages :
Inconvénients :
Plutôt réservées aux bâtiments industriels et aux grands immeubles, les structures métalliques utilisent des éléments en acier pour créer des charpentes ou des ossatures de bâtiments. L’acier est un matériau très résistant et permet de créer des structures relativement légères mais robustes.
Avantages :
Inconvénients :
L’impression 3D en béton est une technique de construction innovante. Une modélisation 3D est confiée à une imprimante géante qui superpose couche par couche un béton « amélioré » pour obtenir en quelques jours une structure habitable.
Avantages :
Inconvénients :
De nombreuses techniques plus marginales mais néanmoins riches en enseignements et en créativité existent ou sont en cours d’expérimentation.
Pour les découvrir, on peut consulter deux excellents ouvrages proposés par le collectif Anatomies d’Architecture, aux Éditions Alternatives :
Pour terminer ce tour d’horizon, on gardera en tête deux points d’attention complémentaires.
Dans la mesure du possible et en tenant compte des volumes envisagés (une tiny house n’est pas une villa quatre façades !), on optimise l'épaisseur des isolants. Le surcoût pour un peu plus d’isolant au moment de la construction est souvent récupéré tout au long de la vie du bâtiment.
> Lire : Mon chantier d’isolation écologique, de la cave au grenier
Afin de réduire les coûts, on se pose la question des espaces réellement nécessaires : des mètres carrés en trop peuvent représenter une part importante du budget et sont parfois un appel à remplir sa maison de choses inutiles. Et si on profitait de ce nouvel aménagement pour se désencombrer un peu ?
> Lire aussi : Trier, revendre, jeter : comment désencombrer sa maison ?
[1] La plupart du temps selon les standards CLS (Canadian Lumber Standard), SLS (Scandinavian Lumber Standard) ou KVH (Konstruktions Voll Holz).
[2] Buildwise est le centre de recherche des entreprises de construction belges, anciennement connu sous le nom de CSTC (Centre scientifique et technique de la construction).
[3] Un madrier est une pièce de charpente horizontale destinée à assurer la solidité d'un ouvrage.
[4] Pour une explication du déphasage thermique, voir le glossaire.
[5] La brique de qualité mise en œuvre correctement peut être réutilisée et peut être perspirante si elle n’est pas traitée avec plein de produits non perspirants. La brique a également une excellente longévité si elle de qualité.
[6] Paroi perspirante : voir glossaire.
[7] Il s’agit de mortiers adaptés pour une utilisation dans l’imprimante, il faut donc ajouter des additifs pour que le matériau soit plus fluide ce qui peut réduire ses qualités en termes de résistance, notamment.
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