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Abonnez-vous ici >C’est une première mondiale : pour combattre la pollution par les microplastiques, la France va imposer aux fabricants d’équiper les lave-linges de filtres.
En 2025, les 2,7 millions de lave-linges vendus en France chaque année devront être équipés de filtres à microplastiques.[1][2] C’est l’une des mesures de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
Et pour cause : les microplastiques représenteraient entre 15 % et 31% des 9,5 millions de tonnes de plastiques déversées chaque année en mer.[3] On en retrouve partout : dans l’air, dans l’eau, dans des crevettes, dans des bières, du sel, sur des champs…
> Lire aussi : « Comment les microplastiques polluent-ils l’environnement ? »
Quand on les lave, les vêtements en synthétique perdent entre 48 et 307 mg de fibres de plastique par kilo de linge. C’est le constat fait par la Plastic Soup Foundation, qui a lavé des vêtements en synthétique de grandes marques et récolté les fibres de plastique évacuées par la machine.[4] Pour le vêtement qui en a perdu le plus, la « désintégration » était même visible à l’œil nu !
Une autre étude de 2016 avait estimé que 700 000 fibres de plastique étaient relâchées pour une lessive de 6 kg de vêtements en synthétique.[5] C’est lors du premier lavage que la dispersion de fibres serait la plus forte.[6]
Installer un filtre adapté à la sortie du lave-linge permet de limiter la dispersion des microplastiques lors du lavage.
Un filtre testé par la Plastic Soup Fondation a ainsi récupéré 80% des particules.[7] Une étude suédoise de 2016 était un peu moins enthousiaste : 30 à 60% des particules étaient captées par les filtres testés.[8]
Actuellement, il n’y a pas de projet similaire en Belgique.
Par contre, la situation évolue du côté des stations d’épuration. Elles sont de plus en plus performantes et commencent à filtrer spécifiquement les microplastiques.[9] C’est par exemple le cas pour la station sud de Bruxelles qui vient d’être rénovée. [10]
C’est une bonne nouvelle parce que jusqu’ici ces microplastiques se retrouvaient dans les boues des stations d’épuration (ce qui est prélevé dans l’eau).[11] Et ces boues sont utilisées… comme engrais sur des champs cultivables.[12] Il reste donc important de limiter les particules de plastique en amont.
On peut :
Ce ne sont toutefois pas des solutions miracles car les vêtements s’abîment aussi quand on les porte. Ils disséminent 3 fois plus de fibres de plastique dans l’environnement quand ils sont portés que quand ils sont lavés, d’après une étude récente.[14]
Alors on cherche aussi à réduire le problème à la source, quand on achète des vêtements :
Du côté des fabricants, il serait aussi possible de prélaver les vêtements en usine (munies de filtres industriels). Mais, à ce stade, on ne connaît pas de label qui intègre cet aspect.
[1] Toute particule de plastique dont la taille est inférieure à 5mm. Ce n’est pas une définition officielle, mais c’est celle qui est communément admise.
[3] Fourchette de 0,8 à 2,5 millions de tonnes, IUCN, 2017.
[5] Release of synthetic microplastic plastic fibres from domestic washing machines: Effects of fabric type and washing conditions.
[6] Filters for washing machines. Mitigation of microplastic pollution. The Swedish Environmental Protection Agency (2018).
[7] Source : Plastic Soup Foundation.
[8] Filters for washing machines. Mitigation of microplastic pollution. The Swedish Environmental Protection Agency (2016). Disponible sur le site de PlanetCare. (un des filtres testés).
[10] Quelques détails sur le site de Bruxelles Environnement et dans le rapport de la SBGE.
[11] Gestion des déchets plastiques et détection de micro-déchets plastiques en station d'épuration en Wallonie. Maxime Buyck (2018).
[12] Voir article RTBF.
[14] University of Plymouth. "Wearing clothes could release more microfibers to the environment than washing them." ScienceDaily. ScienceDaily, 9 March 2020.
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