Le chauffage représente plus de 70% de la consommation d'énergie dans le logement ! Pour réduire les consommations et les dépenses en la matière, il est prioritaire d'éviter les consommations inutiles (baisser le thermostat de 1°C, couper le chauffage pendant la nuit et en cas d'absence, fermer les rideaux, etc.) et de réduire les besoins de chauffage (en renforçant l'isolation, en éliminant les courants d'air…). Il est possible d'aller plus loin en recourant aux énergies renouvelables pour se chauffer : le bois (bûches, plaquettes, granulés…), le soleil et les pompes à chaleur (PAC).

Les pompes à chaleur sont principalement installées pour le chauffage des logements. Certaines PAC sont également utilisées pour produire de l'eau chaude sanitaire, à la fois pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire (PAC mixtes).  Certaines PAC sont réversibles et peuvent pour rafraîchir des locaux.

Pomper la chaleur dans l'environnement

Une pompe à chaleur est une installation qui permet d'extraire des calories dans le milieu extérieur (sol, eau ou air) et de les transférer à l'intérieur d'un bâtiment. Le fonctionnement d'une PAC est très comparable à celui de du réfrigérateur qui extrait les calories à l'intérieur de l'appareil et les rejette dans la cuisine. Le transfert de chaleur s'effectue au travers d'un fluide frigorigène qui est mis en circulation dans un circuit comprenant un évaporateur, un compresseur, un condenseur et un détendeur.

  1. Le fluide frigorigène est à l'état liquide et froid ; il entre en contact avec le milieu extérieur (appelé « source froide ») dans un échangeur de chaleur, l'évaporateur. Comme le milieu extérieur est plus chaud que le fluide, le fluide se vaporise.
  2. Un compresseur aspire ce fluide devenu vapeur et le compresse, ce qui augmente sa température (comme l'air dans une pompe à vélo). Cela permet également au fluide de parcourir le circuit. Ce compresseur consomme de l'électricité.
  3. Le fluide, chaud et à haute pression, entre ensuite dans un second échangeur de chaleur, le condenseur, et cède sa chaleur à la source à chauffer (appelée « source chaude », par exemple l'eau du circuit de chauffage), ce qui provoque sa condensation ; il devient donc liquide.
  4. Le fluide frigorigène, liquide et encore à haute pression, passe enfin dans un détendeur qui fait baisser sa pression et sa température.
  5. Au contact avec la source « froide », il est à nouveau vaporisé et le cycle recommence.

 

Principe de la pompe à chaleur

Source : Wikipedia

Le compresseur consomme de l'énergie (électrique dans le cas des PAC domestiques) mais l'ensemble du système récupère 2 à 6 kWh de chaleur dans le milieu. Le rapport entre l'électricité consommée et l'énergie thermique fournie par la PAC est appelé le coefficient de performance (ou COP).
Le COP est fonction de la différence de température entre la source froide et la source chaude : au plus cette différence est faible, au plus le COP est élevé. Les meilleurs COP s'obtiennent en puisant les calories dans l'eau souterraine (qui conserve une température de 7 à 12°C, même en hiver) ou dans le sol et en utilisant une source « chaude » qui soit à basse température (par exemple 35°C pour un chauffage par le sol).

Le COP varie au cours de l'année puisque la température de la source « froide » n'est pas constante, c'est évident lorsque l'on utilise l'air pour extraire de la chaleur mais c'est également le cas du sol, avec une amplitude beaucoup plus faible.

On considère donc le rendement moyen saisonnier (SCOP en anglais) qui est le rapport entre toute l'énergie consommée par la PAC et l'énergie thermique fournie par celle-ci sur la saison de chauffe. Pour qu'une PAC soit considérée comme une utilisation d'énergie renouvelable, elle doit présenter un COP moyen saisonnier minimal de 3.

Les PAC sont classées en : géothermiques (puisent la chaleur dans le sol), hydrothermiques (dans l'eau) et aérothermiques (dans l'air).

Pomper la chaleur dans l'eau

La plupart des PAC hydrothermiques puisent les calories dans l'eau d'une nappe phréatique ou, beaucoup plus rarement, dans une rivière, un lac ou un étang. Après utilisation, l'eau peut être rejetée dans un cours d'eau en surface ou réinjectée dans la nappe à l'aide d'un second forage. Le coût d'installation est important (implication de un ou plusieurs forages). En Région wallonne, le rejet d'eau dans la nappe phréatique est soumis à autorisation et est généralement refusé.

Pomper la chaleur dans le sol

Pour puiser la chaleur dans le sol, on peut utiliser des capteurs horizontaux ou des capteurs verticaux.

La première solution se met en œuvre en déployant un réseau de tubes à une profondeur de 60 cm à 120 cm. Cette solution est gourmande en espace : on estime que la surface de capteur nécessaire est de 1,5 à 2 fois la surface à chauffer.

La seconde solution consiste à aller chercher la chaleur plus profondément dans le sol (jusqu'à 80 m) avec une ou plusieurs boucles en U (sondes géothermiques). Cela permet une moindre consommation d'espace en surface mais cette solution est plus coûteuse à mettre en œuvre et demande des autorisations particulières.

Pomper la chaleur dans l'air

Ce n'est que depuis peu que les PAC aérothermiques sont considérées comme des sources d'énergie renouvelables par l'Union européenne. Les progrès, notamment au niveau du compresseur, leur permettent maintenant d'atteindre des COP de 3 sans difficulté. Principal atout : facilité d'installation et donc coût plus faible. Elles sont, de loin, les plus répandues en Europe.

Les PAC réversibles

Ce sont des PAC aérothermiques où il est possible d'inverser le cycle du fluide frigorigène pour lui faire capter des calories dans l'air intérieur et les rejeter à l'extérieur. Il ne s'agit pas d'une climatisation à proprement parler : ce type de PAC permet juste de rafraîchir l'air intérieur de 3 à 4 degrés. On les déconseille car elles incitent à la surconsommation d'électricité en été et réduisent ainsi les économies d'énergie réalisées en hiver.

Les émetteurs de chaleur

La PAC se combine idéalement avec un chauffage basse température : chauffage par le sol, radiateurs basse température ou un chauffage à air chaud. Le chauffage par le sol (aussi appelé plancher chauffant) est formé de tubes noyés dans une dalle de béton et dans lesquels circule de l'eau chaude ou même le fluide frigorigène de PAC à détente directe. Il offre une grande sensation de confort.

 

Aides et primes

 

A Bruxelles :

  • Pour les PAC air/eau : de 4500 à 5000 € par logement (dépend des revenus)
  • PAC sol/eau ou eau/eau : de 5800 à 6500 € par logement (dépend des revenus)
  • Pour les PAC eau chaude sanitaire : de 1400 à 1600€ en fonction des revenus

Infos et conditions : Bruxelles Environnement 

En Wallonie

  • Pour les PAC chauffage ou combinées (chauffage + eau chaude sanitaire), le montant de la prime est de 1500 à 9000€ (dépend des revenus)
  • Pour les PAC eau chaude sanitaire, le montant de la prime est de 700 à 4200€, en fonction des revenus.

Infos et conditions : https://energie.wallonie.be

 

Dernière mise à jour
18 novembre 2020
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Rédigé par
Jonas Moerman

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