On se laisse tenter à consommer toujours plus. Et c’est le climat qui trinque. Acheter moins mais mieux : un bon geste pour l'environnement... et le budget.
Publicité, promos, crédits, obsolescence programmée… Tout nous pousse à consommer plus. Et on se laisse volontiers tenter. Acheter, c’est facile, accessible et même citoyen car on fait tourner l’économie et l’emploi.
Pour autant, le bonheur augmente-t-il avec le nombre d’objets possédés ? Avoir un peu d’argent de côté permet au contraire de l’utiliser pour des projets importants ou des utilisations qui comptent vraiment.
Ce qui est certain, c’est qu’acheter à gogo parce que c’est en promo, en série limitée ou en pack cadeau, cela a un coût financier, environnemental et social.
On estime qu’acheter moins permettrait d’économiser 500 kg de CO2 par personne et par an. Quand l’objectif est de passer de 12 à 6 tonnes par personne en 10 ans, ça compte.
> Plus d’idées via notre campagne Climat : arrête d’en faire des tonnes !
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Et si on appuyait sur pause ? La frénésie du shopping n’est pas une fatalité. À côté du « plaisir d’acheter », il y a le plaisir de se désencombrer. Ceux qui l’ont fait témoignent qu’ils se sentent mieux, apaisés par la simplicité d’avoir moins de choses et plus d’espace.
Et quand on est passé par là, on y réfléchit à deux fois avant d’acheter quelque chose qui risque de réencombrer !
> Tenté ? Lire nos astuces : Désencombrer sa maison : comment s’y prendre ?
On connaît le syndrome Ikea : on rentre dans un magasin pour acheter une chaise et on en ressort avec une passoire, un presse-ail et des verres parce que c’est trop pratique et pas cher. On oublie son besoin réel et on succombe à ce qui est mis en évidence dans les rayons. Conséquence : on se retrouve avec des armoires pleines d’objets qu’on utilise à peine.
L’idéal est de dormir dessus. Ce disque dur de 1 To à 79€ c’est très tentant mais on ne l’achète pas tout de suite : on laisse l’idée faire son chemin, on s’interroge sur son utilité sans se presser. Après tout, on n’est pas à une semaine près. Ce temps de latence entre l’envie d’acheter et l’achat en lui-même est bénéfique car on peut décider, sans pression, à quoi on va utiliser son argent.
Et plutôt que de craquer sur les promos, on profite de ce temps pour se renseigner sur le produit. Certains achats ont un impact environnemental plus important qu'on l'imagine... Comme le smartphone par exemple.
Pourquoi s’encombrer et dépenser de l’argent pour des objets qu’on n’utilise que très occasionnellement. On peut se prêter des objets entre amis, collègues, voisins (appareil à raclette, taille-haie, wattmètre…) ou les louer.
> Voir nos bonnes adresses pour tout louer (ou presque)
Et lorsque l’achat est nécessaire, on n’oublie pas d’explorer les offres de seconde main.
> Lire aussi : Faire ses achats en deuxième main, c’est bon pour le climat
Pour les fêtes ou les anniversaires, c’est le casse-tête : comment faire plaisir tout en évitant les achats à gogo ?
On peut se tourner vers les cadeaux immatériels (un resto, un cinéma, un concert, un stage…). Mais gare à l’effet rebond : offrir un citytrip en avion est, certes, un cadeau immatériel mais aura plus d’impact sur le climat que beaucoup d’autres cadeaux plus classiques.
> Voir nos idées de cadeaux durables ou de cadeaux faits maison.
Les citoyens sont de plus en plus attentifs aux causes environnementales et sociales et peuvent être sensibles aux conditions de fabrication des objets, à leur impact, à leur solidité. Les entreprises qui sont engagées dans la durabilité peuvent avoir un avantage compétitif, même si leurs produits sont plus chers.
Par exemple un petit créateur qui vend des vêtements éthiques et durables ne pourra pas proposer des prix aussi agressifs qu’une multinationale. Mais il aura une vraie plus-value sur la qualité, l’originalité et les valeurs.
On voit également se développer l’économie de la fonctionnalité, où on paie pour utiliser un bien plutôt que pour le posséder. Les entreprises peuvent ainsi vendre des services plutôt que des produits. On connaît le car-sharing, le leasing de photocopieurs ou divers services de location. On peut imaginer de plus en plus de possibilités de pourvoir utiliser des objets sans devoir les acheter. Cela encourage les entreprises à concevoir des produits plus solides et plus facilement réparables. Du côté du consommateur, c’est un détachement par rapport aux objets qui ne lui appartiennent pas et qui peuvent être utilisés par d’autres.
Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour encadrer et réguler certaines pratiques.
Réguler la publicité est un casse-tête et cela n’entre pas dans les intentions des gouvernements d’y changer quelque chose.
Des pubs pour un SUV dans une gare, une pub pour l’avion dans un magazine qui parle d’écologie, on est submergés de messages paradoxaux.
Il y a bien le jury d’éthique publicitaire mais il fonctionne sur plainte (que ce soit pour des critères environnementaux, sexistes, racistes ou autres). Résultat : le temps qu’il se prononce en défaveur d’une campagne publicitaire, le mal est fait. L’affaire du Bicky burger en est un parfait exemple.
Le crédit, lui, est encadré pour éviter le surendettement. Mais le message « Emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent » passe vite inaperçu à côté d’offres alléchantes qui s’étalent en grand dans des journaux, sur Internet ou dans l’espace public.
Les pouvoirs publics devraient par ailleurs promouvoir des objets qui durent longtemps parce qu’ils sont solides, réparables et faciles à démonter en fin de vie. Un bon exemple est donné par nos voisins français avec le portail Epargnons nos ressources. Mais la promotion ne suffit pas et la Belgique pourrait aussi s’inspirer des évolutions de leur réglementation. Diverses mesures ont été mises en place par la France pour pousser les producteurs à améliorer la durée de vie des objets :