Des initiatives redéveloppent la consigne en Belgique

Des initiatives redéveloppent la consigne
Des initiatives redéveloppent la consigne

Des systèmes d’emballages réutilisables et consignés fleurissent en Belgique. Une bonne nouvelle pour l’environnement et pour les petits producteurs.

Les emballages réutilisables, c’est bien pour l’environnement, mais c’est souvent plus cher et plus contraignant que les jetables.

Difficile dès lors pour des petits producteurs ou commerçants de mettre en place un tel système. Bonne nouvelle : trois initiatives wallonnes proposent à présent des services pour faciliter les consignes.

Ça tombe bien, un système d’emballages réutilisables est d’autant plus intéressant qu’il est local et standardisé. Présentation de quelques initiatives belges.

La bocalerie de la Fabrique Circuit Court

Installée près de Namur, la Fabrique Circuit Court est un pôle d’entreprises alimentaires de transformation et de distribution en circuit court. L’idée est de mutualiser différents outils pour les rendre accessibles aux petits producteurs[1].

Elle intègre notamment une bocalerie qui met à disposition des producteurs des bocaux consignés et réutilisables standardisés, utilisables par tous les producteurs partenaires. Les producteurs ne doivent donc pas nettoyer ou stocker les bocaux : c’est la bocalerie qui s’en charge. Les prix sont aussi plus intéressants que des bocaux jetables !

Bring Back

Du côté d’Herstal (Liège), Bring Back propose le même genre de services, avec des bouteilles en plus. La brasserie Lupulus fait d’ailleurs appel à Bring Back depuis peu pour nettoyer certaines de ses bouteilles. Les Petits Producteurs (la coopérative liégeoise) est également partenaire de l’initiative.

L’Empoteuse

À Bruxelles et en Wallonie, l’Empoteuse fournit des bocaux, plats, bouteilles et même des boîtes à pizzas / tartes consignées et réutilisables à des commerces, des restaurants, des boulangers, des traiteurs, des collectivités, etc. Ce réseau récupère les consignes auprès des points de collecte et peut même les nettoyer. 94 commerces sont déjà partenaires !

En France aussi...

D’autres systèmes apparentés existent aussi en France et sont regroupés dans le Réseau Consigne (par ex. Jean Bouteille, Consign’up, Uzaje…). Ce réseau rassemble des acteurs de la filière du réemploi (bouteilles, bocaux, boites repas), des laveurs industriels, des producteurs et distributeurs de denrées alimentaires et cosmétiques, des fournisseurs de services et d’équipements, et des collectivités locales.

Meilleurs pour l’environnement mais plus chers et contraignants

Si les écobilans sont très souvent en faveur des objets réutilisables, le système a cependant des inconvénients.

  • Il est plus contraignant pour les détaillants et les producteurs. Il faut en effet récupérer des emballages qui pourraient aller dans le sac bleu, la collectes des organiques ou du papier s’ils ne sont pas réutilisables.
  • C’est aussi souvent plus cher. La mise en place des consignes est déjà un investissement. On manque cependant d’études coûts-bénéfices à ce sujet[2].
  • Beaucoup d’industriels de l’agro-alimentaire ou de fédérations de commerce en Belgique sont toujours très réticents à un système de consigne (tant pour les emballages jetables que réutilisables).

La Belgique fait cependant encore partie des pays où la consigne pour des emballages réutilisables existe encore[3]. Mais elle existe surtout pour les bouteilles et très peu pour d’autres formats (bocaux…).

Ces raisons montrent bien l’intérêt de systèmes spécialisés pour faciliter la vie des producteurs et réduire le coût du réutilisable.

Bientôt davantage d’emballages consignés ?

Ces initiatives locales pourraient faire tache d’huile et motiver de grands groupes à réinvestir dans la consigne.

Nestlé teste ainsi des boîtes réutilisables en inox pour son Nesquik, en Allemagne[4].

Et pour l’anecdote, la banque britannique HSBC avait même suggéré à Coca-Cola de revenir… aux bouteilles réutilisables[5].

Voir aussi


[1] La Fabrique Circuit Court propose aussi :

  • Une légumerie. Pour permettre aux maraîchers d’avoir plus de débouchés pour leur production, notamment en pleine saison. Une fois les légumes nettoyés, épluchés et découpés, ils pourront être mis en conserve, vendus à des cuisines de collectivités qui cherchent des légumes « tous prêts » etc.
  • Une conserverie. Où les producteurs peuvent venir stériliser ou pasteuriser leurs soupes, sauces, plats etc.
  • Un abattoir de volailles. Cela évite aux producteurs du namurois de courir jusque Bertrix ou Ath (!) pour faire abattre leurs poulets.

[2] Sur 32 écobilans analysés par Zero Waste Europe, seuls 5 abordaient la question du coût :

[3] 32 % de parts de marché, dont 71 % pour la bière. L’Allemagne est première en Europe avec 54 % du marché occupé par des bouteilles réutilisables.

[4] « Nestlé moves Nesquik into reusable steel packaging in Germany » dans FoodNavigator, février 2023.

[5] « Plastique : HSBC suggère à Coca-Cola de revenir aux bouteilles réutilisables » sur latribune.fr.

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