Action climat : manger bio, local et de saison

Pour le climat, on mange local, de saison et bio
Pour le climat, on mange local, de saison et bio

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Manger bio, local et de saison permet d’économiser 80 kg de CO2 par personne et par an. Un bon réflexe pour préserver le climat et mieux se nourrir.

Un quart de notre empreinte carbone est dû à l’alimentation.[1] Pour économiser l’équivalent d’environ 80 kg de CO2 par personne et par an, on adopte ce réflexe : avoir un potager et/ou acheter de la nourriture bio, locale et de saison.

L’agriculture émet du CO2 mais aussi d’autres gaz à effet de serre :

Gaz à effet de serre

Sources d’émission

CO2

  • Déforestation pour créer des terres agricoles
  • Engins agricoles
  • Chauffage des bâtiments
  • Transport (production, transformation, consommation)
  • Réfrigération/congélation
  • Cuisson (consommateur)

CH4

  • Digestion des ruminants (fermentation entérique)
  • Effluents d’élevage (fumier, lisier)

N2O

  • Fabrication et utilisation d’engrais azotés

Gaz réfrigérants (HFC)

  • Frigos, congélateurs, camions frigorifiques (pertes dans les circuits)


On est habitué à trouver un tas de produits alimentaires à prix imbattable au supermarché. Mais lorsqu’on s’intéresse à sa santé et à l’environnement, on s’aperçoit que le « bon marché » cache des coûts démesurés pour la société.

  • L’agriculture conventionnelle utilise des engrais de synthèse et des pesticides, qui se retrouvent dans la nourriture et contaminent aussi l’air, l’eau et la terre. Or, les pesticides agissent comme des perturbateurs endocriniens. Cela signifie qu’ils affectent le système hormonal et peuvent causer divers problèmes tels qu’infertilité, développement anormal du fœtus, diabètes, cancers...

Émissions de gaz à effet de serre de la consommation alimentaire
La plus grande partie de l’empreinte carbone provient de la production agricole. On doit agir en priorité sur le mode de production.

  • La biodiversité pâtit aussi de l’usage des pesticides, la disparition des abeilles est l’une des conséquences les plus marquantes.
  • Transporter les aliments venant de loin consomme du pétrole. Le transport des marchandises est responsable de 14% des émissions de gaz à effet de serre de l’alimentation.  Par exemple : 1 kg de tomates bio et locales produit l’équivalent de 0,202 kg éqCO2. Si les tomates sont produites en Espagne et arrivent en camion, on monte à 0,36 kg éqCO2 (0,202 pour la production + 0,154 pour le transport par camion).
  • Cultiver hors saison implique d’utiliser des serres, qu’il faut éventuellement chauffer en utilisant des combustibles fossiles.
    La tomate produite "fortement hors saison" (c'est à dire entre décembre et mai) va émettre 0,202 + 2,449 =  2,65 kg éq CO2/kg de tomate.

 

 

Local, de saison

Importée d’Espagne

Faiblement hors saison

Fortement hors saison

Réfrigéré

Congelé

Carotte

0,0728

 

+ 0,154

 

+ 0,616

 

+ 2,449

 

+ 0,282

 

+0,832

Carotte bio

0,0604

Tomate

0,168

Tomate bio

0,202

Pomme

0,0675

Pomme bio

0,11

Kg éq CO2 par kg de produit, d’après le calculateur « Bon pour le climat »

Que peut faire le consommateur ?

Cultiver un potager. C'est la meilleure manière de mesurer le travail que représente la production de nourriture et d'apprendre aux enfants que les légumes ne poussent pas dans les magasins. On préférera des graines bio et on évitera bien entendu tout engrais de synthèse et tout pesticide.

On peut aussi acheter directement ses fruits et légumes à un maraîcher, cela permet de diminuer les intermédiares, le transport, le stockage, ce sont les circuits courts !

En supermarché on regarde les étiquettes, la provenance est toujours indiquée.

L’idéal est d’acheter :

  • local.
    On évite ainsi du transport et l’utilisation de serres chauffées. On évite les produits qui viennent du bout du monde, même s’ils sont bio, et surtout s’ils sont aussi produits en Belgique (oignons d’Argentine, pommes de Nouvelle-Zélande…).
  • et de saison.
    On se renseigne bien sur les saisons car les légumes « primeurs » sont parfois des légumes qu’on vend tellement tôt qu’ils ont forcément dû pousser sous serre chauffée. On évite aussi les produits fortement hors saison. Par exemple, les fraises, courgettes et tomates en hiver. Ils sont souvent plus chers, ont plus d’impact sur le climat et certainement moins de goût.
  • et bio.
    On réduit ainsi la fabrication et de l’utilisation d’engrais des synthèses. Les produits bio doivent obligatoirement porter le label européen ( la petite feuille étoilée ci-dessous).  Un label plus national peut également être apposé : Biogarantie, AB, EKO ...

Label bio européen Labels bio

Biogarantie propose un label "Made in Belgium". Il indique que le l'ingrédient primaire (celui qui représente minimum 50% du produit) est produit en Belgique.

Biogarantie "Made in Belgium"


Pour les produits exotiques (café, thé, cacao, noix de coco…), qui viennent forcément de loin, on privilégie les produits issus du commerce équitable.

On peut varier les circuits de distribution pour trouver la solution qui convient le mieux, il n’y a pas que le supermarché !
 

Une relation plus proche entre producteurs et consommateurs

Pour que producteurs et consommateurs puissent construire ensemble d’autres réseaux de distribution, mieux se connaître et favoriser des méthodes de culture plus durables, diverses initiatives se sont développées.

  • Les GAC (groupes d’achat en commun) achètent leurs fruits et légumes directement auprès des producteurs. En évitant des intermédiaires, ils peuvent obtenir des prix intéressants. Et les produits sont toujours locaux et de saison, pas besoin de chercher l’étiquette ! Une liste des GAC est disponible sur le site du Réseau des Consommateurs résponsables.
  • Il existe aussi des GASAP (groupes de soutien à l’agriculture paysanne) et des AMAP (association pour le maintien à l’agriculture paysanne). Voir le réseau des GASAP sur www.gasap.be
  • Les coopératives de producteurs peuvent aussi offrir des solutions en circuit court pour relier les producteurs et les consommateurs.
     

Le rôle des pouvoirs publics

Les pouvoirs publics développent des stratégies en alimentation durable en Wallonie et à Bruxelles. Les marchés publics constituent un levier d'action important. Trop souvent le prix est le critère principal, empêchant des opérateurs de proposer des produits qui peuvent coûter plus cher sans atteindre des prix démesurés pour autant. Là aussi il faut rendre à l'alimentation sa juste place dans les dépenses et sortir de la logique du moins cher à tout prix.
 

Plus d'info

"Climat : arrête d'en faire des tonnes", campagne 2019 d'écoconso

 

[1] Les chiffres cités dans cet article sont issus d’études françaises car il n’y a pas d’études aussi précises au niveau belge. En particulier « L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France », BARBIER et Al., janvier 2019.

 

Voir aussi

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