La nouvelle nous a un peu… surpris (c’est peu dire).

La plateforme chinoise de (fast) fast fashion Shein, qui inonde le marché de vêtements de piètre qualité à des prix qui dépassent l’entendement (à partir de 2,5€ le t-shirt, 5€ le pull…) se lance dans…(suspense)…. la seconde main. Oui, vous avez bien lu.

Depuis, une question me trotte dans la tête, une question que je suis sûr, vous vous êtes déjà posée aussi.

Comment ? Et pourquoi ?

Mais bon sang, surtout, comment !?

Comment est-ce que ça se prononce, « Shein » ?

Chine ? Shaïne ? Chaine ? Chehin ?

Je ne sais pas.

Toujours est-il qu’un certain Adam, du département RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de Shein - on ne rit pas - a déclaré : « (…) il est de notre responsabilité de construire un avenir de la mode équitable pour tous, tout en accélérant les solutions pour réduire les déchets textiles ».

Et il a refilé la patate chaude au département marketing. On vous résume leurs discussions :

  • Roger (encore lui) : « il a raison Adam, y’a les écolos qui disent que la fast fashion c’est pas bien, c’est pas solide et ça pollue. C’est bête, ils étaient encore 30 000 l’autre jour à Bruxelles pour marcher pour le climat. Et ce sont des jeunes en plus, et on vend aux jeunes, nous ! »
     
  • Maya : « il faudrait fabriquer des vêtements plus solides ! »
     
  • Liam : « ou en coton bio labellisé Fairtrade ! »
     
  • Shana : « et si on affichait un slogan écolo sur le t-shirt, ainsi... »
     
  • Maya, Liam et Roger : « STOOOOP, suis un peu Shana, on a déjà fait ça »
     
  • La cheffe (qui par définition a toujours raison) : « Stop ! On ne va pas changer notre façon de fabriquer, ça ne va pas non ? Vous ne voulez pas qu’on arrête les vêtements en synthétique non plus ? Non, on change le minimum, pour faire plaisir et pour dire que nous aussi, on fait quelque chose. On va lancer une gamme de seconde main. En plus y'a des sous à se faire dans ce domaine, c'est super tendance[1] ! ».
     
  • Tous : « Oooooooh Cheffe, vous êtes la meilleure ! »

Depuis, on peut donc acheter des vêtements Shein en deuxième main.[2]  À l’heure où les entreprises d’économie sociale pestent contre la baisse de qualité dans les vêtements récupérés (à cause de la fast fashion notamment). À l’heure où les rivières se gorgent de microplastiques, qui viennent entre autres de la lessive de nos vêtements, et notamment de vêtements de mauvaise qualité.

Mais ouf, on peut les acheter en seconde main. Pour avoir encore plus de vêtements.

C’est chouette, on va les coudre ensemble pour en faire de grands pare-soleils pour se protéger du soleil l’été prochain. Vivement.

#sheincombatleréchauffementclimatique #pluschaudsqueleclimat

PS : sinon, on a un article sur les vêtements écoresponsable (même parfois de seconde main)

 

[1] « La fédération européenne du commerce électronique CBCommerce prévoit que d’ici 2025, les ventes d’articles de seconde main seront 1,5 fois plus importantes que celles de la mode rapide et que les articles d’occasion représenteront 13 % de la garde-robe moyenne », RetailDetail, octobre 2022. Aaaah, c’est pour rester compétitif, tout s’explique.

[2] Uniquement aux États-Unis pour le moment. Quel dommage. On peut peut-être se faire livrer ?

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