Avec quelques actions bien choisies, on peut arriver à moins rouler en voiture et économiser 1 tonne de CO2 par voiture et par an. Et cela sans se priver de certains aspects pratiques de l’auto.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut moins rouler en voiture. Ce n’est plus un secret. L’automobile est une source importante de gaz à effet de serre, principalement du CO2, à cause du nombre de kilomètres parcourus chaque année. On émet 2100 kg de CO2 tous les 15000 km en moyenne.[1]
L’idée n’est bien sûr pas de se priver de la voiture et de ses multiples services. Mais de l’utiliser de manière plus rationnelle. On cherche à diminuer le nombre de kilomètres parcourus, en particulier par des voitures lourdes, avec une seule personne à bord et aux heures de pointe.
Les entreprises et les pouvoirs publics peuvent aussi encourager (davantage) ces changements d’habitude.
> Voir d’autres idées avec nos 16 actions « Climat : arrête d’en faire des tonnes ! »
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C’est l’un des choix les plus décisif mais aussi le moins évident : travailler près de son domicile (ou habiter près de son travail). Cela donne la possibilité d’utiliser les transports en commun ou d’y aller à vélo.
Parcourir quotidiennement 2 x 20 km[2] pour aller au boulot en voiture c’est déjà 8800 km et 1230 kg de CO2 par an.
Et surtout, on gagne énormément en qualité de vie quand on atteint rapidement son travail, sans s’énerver, ni perdre son temps sur la route et dans les bouchons.
Certains jours, la voiture est peut-être indispensable (rendez-vous en journée hors de la ville, grosses courses…). Mais ce n’est peut-être pas le cas tous les jours ?
Le vélo peut être une alternative écologique et rentable : faire 2 x 20 km deux fois par semaine représente 3520 km sur l’année. Si l’employeur donne une indemnité vélo de 0,23 €/km, on reçoit 800 €/an, nets d’impôts.
> Voir : Les avantages du vélo et du vélo électrique.
Plutôt que se déplacer pour aller travailler, on peut rester travailler chez soi certains jours. Cela représente un gain de temps et des émissions en moins, pour autant que l’on soit attentif à l’utilisation du chauffage chez soi.
Près d’un belge sur six (17%) pratique déjà le télétravail[3], au moins une fois par semaine. Le potentiel est de 42% de télétravailleurs, ce qui permettrait de diminuer les kilomètres domicile-travail de plus de 16%.
Doubler le nombre de télétravailleurs permettrait même d’éviter 44 morts et blessés graves par an sur les routes, d’après l’Institut VIAS.[4]
> Lire aussi : Pourquoi encourager le télétravail ?
En Belgique, 60% des déplacements de moins de 5km sont effectués en voiture :
Ces petits trajets sont d’autant plus préjudiciables que la consommation et les émissions des véhicules sont plus élevées lors des premiers kilomètres (moteur froid). Ils usent aussi plus la voiture.
Alors que les alternatives ne manquent pas : marche à pied, vélo, engins de micro-mobilité (trottinette, gyroroue), transports en commun.
Les bénéfices sont multiples pour la santé : diminution de la pollution de l’air, des nuisances sonores et augmentation de l’activité physique.
Trois-quarts des automobilistes roulent seuls dans leur voiture à l’heure de pointe. Si l’on pouvait mettre 2 ou 3 personnes par voiture, cela réduirait immédiatement le nombre de véhicules sur les routes, la congestion automobile et les émissions de polluants.
La grande difficulté est évidemment de faire coïncider les horaires et les trajets. Des applis comme Comon ou Kowo peuvent faciliter le covoiturage.
On y pense aussi pour la route des vacances, avec le très connu BlaBlaCar par exemple.
> Lire aussi : Quels sites utiliser pour faire du covoiturage ou de l'autostop ?
Les entreprises n’ont aucun intérêt à ce que leur personnel arrive au travail stressé, en retard. Elles peuvent mettre en place diverses actions pour améliorer la mobilité de leurs travailleurs, à condition d’en avoir la volonté.
Par exemple :
Des fédérations d’entreprises comme la FEB et BECI expérimentent aussi les MaaS (Mobility as a service). Il s’agit d’une offre intégrée de transport qui facilite à la fois la vie des usagers et des Mobility Managers des entreprises. En gros, avec un ticket unique on peut utiliser tous les moyens de déplacements disponibles : transports en commun, véhicules partagés (vélos, scooters, trottinettes…). La facturation est centralisée et on peut même voir l’impact CO2 de l’ensemble de ses déplacements.
> Lire aussi : Comment encourager la mobilité durable de ses employés ?
Pourtant, à côte de ces initiatives, un gros écueil demeure : les voitures de société. Elles posent particulièrement problème car cela incite les travailleurs qui en bénéficient à se déplacer systématiquement en voiture. D’autant qu’avec un carte essence en bonus, c’est entièrement gratuit. En subsidiant plus de 500 000 voitures de société, la Belgique fait fausse route.
Deux mécanismes récents visent à réduire l’emprise des voitures de société :
Les pouvoirs publics ont des leviers décisifs en matière de mobilité.
Ce qui existe déjà en Belgique, mais pourrait certainement être amélioré :
Du côté des voitures de société, une possibilité est de mettre en place une taxation kilométrique intelligente pour différencier les kilomètres professionnels et les kilomètres privés. Et rendre ainsi moins intéressants les déplacements privés en voiture de société. C’est une « voie du milieu » pour préserver l’industrie automobile mais cette solution ne remet pas en question l’existence des voitures de société…
[1] Le parc automobile belge présente une émission moyenne de 140 g CO2/km. Source : ecoscore.be
[2] D’après une enquête de SD Works, la distance moyenne domicile-travail est de 20 km en Belgique
[3] D’après l’enquête 2018 du SPF Mobilité, disponible sur https://www.teletravailler.be
[5] L’allocation mobilité correspond à 20% des 6/7e de la valeur catalogue de la voiture de société ou 24% des 6/7e si le travailleur bénéficie d’une carte carburant. Pour une voiture d’une valeur de 40 000€ avec une carte carburant, le travailleur reçoit 685€ brut et 629€ net. Voir par exemple l’outil de calcule de Partena ou de SD Works (plus complet).