Trottinette, gyroroue, hoverboard, … Ces nouveaux moyens de micro-mobilité électriques sont-ils adaptés pour se déplacer au quotidien ?
On a besoin d'alternatives à la voiture individuelle. Les transports en commun en sont une, essentielle, mais ont l'inconvénient de ne pas pouvoir nous transporter de porte à porte. Lorsque le temps de marche est trop important ou qu'il faut prendre plusieurs véhicules (par exemple prendre un bus pour deux arrêts en vue de rejoindre une gare), le temps de déplacement total peut s'allonger de manière démesurée.
Les nouveaux engins électriques de micro-mobilité constituent-ils le chaînon manquant dans les déplacements domicile-travail du quotidien ? Trottinette électrique, hoverboard[1], gyroroue, gyropode, skateboard électrique, mini-scooter électrique… Leur succès grandit auprès des jeunes et des adultes.
Leurs promesses ?
On restera attentif au fait que ces objets sont des petits bijoux technologiques qui embarquent moteur, batterie et composants électroniques. La motorisation est-elle indispensable ?
Sommaire :
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Comme les vélos électriques, les gyropode, gyroroue et autre trottinette électrique permettent de :
Mais ils ont encore quelques atouts supplémentaires.
Le grand avantage des engins de micro-mobilité : ils sont portables. Ce qui les rend pratiques dans diverses situations :
La plupart de ces engins atteignent ou dépassent 20 km/h, ce qui est bien plus rapide qu’un (bon) coureur à pied.
Leur autonomie est souvent de 20 à 40 km.
On les recharge via une prise classique en 2 à 5h. On peut donc facilement le faire au bureau et repartir avec une batterie pleine en fin de journée. Mais on n’hésite pas non plus à recharger chez soi : le coût en électricité est vraiment raisonnable.
Si on considère une batterie de 400 Wh (par exemple : une batterie de 36V et 10 Ah a une capacité de 360 Wh), la recharger tous les jours de travail (disons 220 jours par an) représente 88 kWh/an (18€ à Bruxelles ou 22 € en Wallonie).
Ces caractéristiques rendent les engins de micro-mobilité électrique très pratiques dans une variété de situations :
Souvent, les trajets domicile-travail occupent tellement de place dans le quotidien que même un petit gain de temps peut inciter à choisir un mode de transport plutôt qu’un autre. Or, un engin de micro-mobilité peut réduire ces jonctions qui font perdre du temps. On opte donc pour l’un de ces appareils pour éviter la voiture et/ou rendre le trajet plus pratique (gain de temps, de confort…).
Par contre, ces engins sont peu appropriés dans certaines circonstances, notamment :
Pas certain que ce soit le bon outil pour vos déplacements ? Réfléchissez à quel moment, dans votre chaîne de déplacement, vous pourriez gagner en temps et en satisfaction (en supposant que rester coincé dans les bouchons et tourner à la recherche d’une place de parking ne fait pas partie des moments amusants). Et avant de passer à l’achat, testez les différentes possibilités !
On s’intéresse ici aux engins qui offrent une réelle solution pour les déplacements domicile-travail.
Tous sont équipés d’un moteur et d’une batterie. Ils sont souvent fournis avec une application qui enregistre la vitesse et la longueur des déplacements. Elle peut aussi envoyer des notifications sur le niveau de charge de la batterie ou fournir un diagnostic de l’état général de l’engin.
Pour choisir, on s’intéresse à la facilité d’utilisation, le poids, la vitesse, l’autonomie, le coût et la qualité de fabrication. Ces critères ramènent le choix à trois options :
Trottinette électrique |
Gyroroue | Gyropode |
Il existe d’autres engins de déplacement électriques mais ils semblent moins adaptés pour des trajets multimodaux (possibilité de passer facilement d’un véhicule à un autre, facilement transportables, avec une autonomie et une vitesse suffisante pour remplacer certains trajets motorisés) :
Mini-scooter électrique (ou vélo sans pédales) |
Twin board (aussi appelé hoverboard ou gyroskate) |
Skateboard électrique |
Vélo électrique pliant |
Le tableau ci-dessous compare ces différents engins et montre pourquoi les 3 premiers sont les plus adaptés.
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Trottinette électrique |
Gyroroue |
Gyropode |
Mini-scooter électrique |
Twin board |
Skateboard électrique |
Vélo pliable électrique |
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Gamme de prix |
700 à 1300 € |
600 à 1200 € |
700 € |
600 € |
200 à 400 € |
800 € |
600 € à 2000 € |
Gamme de puissance |
350 à 500 W |
500 à 1800 W |
2 x 400 W |
350 W |
2 x 350 W |
500 W |
250 W |
Temps de charge |
< 5h |
3 à 5h |
4h |
3 à 5h |
1 à 2 h |
3 à 5h |
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Autonomie |
25 à 40 km |
30 à 80 km |
20 à 30 km |
30 km |
20 à 30 km |
20 à 30 km |
35 à 60 km |
Vitesse |
25 à 35 km/h |
18 à 45 km/h |
18 km/h |
20 à 35 km/h |
15 km/h |
20 à 30 km/h |
25 à 35 km/h |
Poids |
8 à 19 kg |
10 à 18 kg |
12,8 kg |
20 kg |
10 à 15 kg |
6 kg |
15 à 30 kg |
Avantages |
Facile à prendre en main |
Peu encombrant, variété de modèles |
Facile à prendre en main |
Se conduit assis |
Prix abordable, temps de charge |
Léger et peu encombrant |
Facile à utiliser |
Inconvénients |
Incidents signalés avec certains modèles (bris de la potence) |
Demande du temps d’apprentissage pour bien débuter. |
Relativement encombrant |
La portabilité n’est pas toujours évidente, à tester avant d’acheter.
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Avec ses petites roues, le franchissement des trottoirs est difficile et son autonomie est limitée. Cela en fait plutôt un appareil de loisir qu’un engin adapté aux trajets fréquents de type domicile-travail. |
Il demande une maîtrise qui ne semble pas à la portée de tout le monde car le corps n’est pas face à la route (contrairement à la position naturelle quand on marche, on conduit, on est à vélo...). Il existe une version avec une seule roue centrale, qui semble encore plus compliquée à prendre en main.
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Peut-être lourd, difficile à plier et encombrant une fois replié. Quelques modèles plus compacts et légers pourraient convenir mais ils dépassent allègrement les 1000€. |
Les chiffres présentés ici sont indicatifs : il existe des engins plus puissants, avec une plus grande autonomie, plus chers … mais pour des déplacements domicile-travail, il n’est pas nécessaire d’utiliser des engins de compétition.
La trottinette électrique permet d’avancer sans poser pied à terre, à la seule force du moteur. Elle a l’avantage d’être très facile à prendre en main, tant pour la conduite que pour le transport.
Il y a de plus en plus de trottinettes électriques partagées dans les centres-villes. Les tarifs (1€ pour la prise en charge et 0,15€/minute) les excluent pour des trajets quotidien. Mais cela peut être utile pour tester les engins avant d'envisager un achat.
Le poids, l’amortissement, la taille et la nature des roues, la facilité de pliage/dépliage sont très variables d’un modèle à l’autre et constituent autant de critères de choix.
On préfère un modèle :
La gyroroue est une monoroue avec un moteur électrique et des capteurs gyroscopiques. On pilote en inclinant son corps. Elle avance lorsqu’on se penche en avant et s’arrête lorsqu’on se penche vers l’arrière. Il y a un système de « tilt back » : lorsque la vitesse maximale est atteinte, les pédales se relèvent légèrement et incitent à ralentir. C’est essentiel pour la sécurité et permet aussi d’éviter que la roue s’arrête brutalement quand la batterie est plate. Pour tourner à gauche, on s’appuie sur la jambe gauche et pour tourner à droite, on s’appuie sur la jambe droite.
Après quelques heures d’entraînement le mouvement devient naturel et l’engin fait de son utilisateur un super piéton.
On préfère un modèle :
Pour faciliter l’apprentissage :
Côté entretien, on vérifie régulièrement que la pression de la roue est correcte. Si la roue n’est pas assez gonflée, elle amortit mieux les chocs et est plus confortable mais le guidage est moins précis.
La marque Segway a popularisé de gros gyropodes qui sont surtout utilisés pour du tourisme ou des agents de sécurité. Leur prix (autour de 8000 €) et leur poids (45 kg) les rend prohibitifs pour une utilisation par des particuliers, surtout pour des trajets domicile-travail. Une variante portable existe, avec un « guidon » qui s’arrête à hauteur des genoux et permet le guidage gauche/droite.
Comme la gyroroue, le gyropode fonctionne avec un système d’équilibrage gyroscopique : l’engin avance quand on se penche en avant et s’arrête quand on est bien droit.
Il faut compter entre 600 et 1000 € pour une machine de qualité et pratique au quotidien. Dans cette gamme de prix, on a l’embarras du choix. Mais attention aux engins à prix cassés, qui ne sont probablement pas assez robustes.
NOUVEAU : à partir du 1er septembre 2019 on peut utiliser des éco-chèques pour payer ces engins de micro-mobilité.
L’engin doit peser maximum 12 à 15 kg pour qu’on puisse le transporter facilement. Certains dépassent les 20 kg, ce qui limite leur usage. Par ailleurs, la majorité des engins a une charge utile de 100 kg, voire de 120 kg.
Sur papier, elle oscille entre 20 et 80 km, dépendant du type d’engin et de la capacité de la batterie[2]. Dans la réalité, l’autonomie dépend directement du poids de l’utilisateur, du relief et de la vitesse.
L’IBSR a mené une enquête auprès d’utilisateurs d’engins de mobilité électrique et de piétons. Voici ce qu’il en ressort pour les trois engins retenus :
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Trottinette électrique |
Gyroroue |
Gyropode |
Éviter les obstacles |
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Monter / descendre les bordures |
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Démarrage/arrêt |
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Apprentissage aisé pour manier l’engin |
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Confort d’utilisation |
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Fonctionnalités adaptées à la route (notamment taille des roues) |
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Évaluation qualitative des performances des engins de mobilité (adaptation d’un tableau de l’IBSR[3])
Légende : Parfaitement adapté :
>>> Graves difficultés :Normalement, ces appareils sont étanches et on peut circuler sous la pluie. Il faut tout de même éviter de rouler dans des flaques profondes.
Pour plus de sécurité, on privilégie une machine avec un indice de protection IP entre 55 et 65. Le premier chiffre correspond à l’étanchéité à la poussière, le second à l’étanchéité par rapport à l’eau.
Par exemple, IP55 indique « protection contre les poussières » et « protection contre les jets d’eau provenant de toutes les directions ».
Certains engins de mobilité sont pilotables à partir d’une application. Comme tous les objets connectés, ils sont susceptibles d’être piratés. Un point faible est le bluetooth (utilisé notamment pour diffuser de la musique). S’il est agréable d’obtenir des statistiques de ses déplacements (distance, vitesse moyenne…), il faut veiller à ce que le compte soit protégé par un mot de passe. Mais cela ne suffit pas : il faut également que la transmissions des données se fasse de manière sécurisée et cela ne dépend pas seulement de l’utilisateur.
Ces nouveaux moyens de micro-mobilité électrique sont encore chers et ne trouvent pas encore vraiment leur place dans la circulation. Mais ça ne saurait tarder.
L’idéal avant de se décider est de pouvoir tester les différents modèles. Voir même de suivre une formation dans le cas des gyroroues. Si on ne pense pas s’en servir très souvent, on peut aussi opter pour un système de location de trottinettes ou de vélos électriques partagés à Bruxelles ou dans les grandes villes.
> Toutes les adresses utiles dans notre article sur où les tester et les acheter.
Avant d’opter pour une solution de micro-mobilité, on se renseigne sur ses droits et devoirs. Comme tout utilisateur de la route, les conducteurs de ces engins sont soumis à des règles et doivent cohabiter avec les autres usagers. Quand on est en trottinette ou en gyroroue, on roule sur le trottoir, la piste cyclable ou la chaussée ? Et faut-il être assuré ? Se munir d’équipements de protection ?
> Toutes les réponses dans notre article sur la réglementation.
Enfin, la fabrication de ces nouveaux moyens de micro-mobilité a aussi un impact écologique. Idéalement, on se tourne vers ces options pour supprimer des déplacements en voiture, ce qui compense alors leur utilisation.
[1] Twin board pour être correct. Les fans du film « Retour vers le futur » tiquent évidemment sur ce terme incorrect. Un hoverboard vole (to hover = flotter) et ne roule pas.
[2] La capacité de la batterie est exprimée en Wh. Parfois la capacité est exprimée en Ah, il faut alors multiplier par le voltage (souvent 24V ou 36V) pour obtenir des Wh.
[3] Étude IBSR : « New Urban Mobility - Risques et perception des risques liés aux nouveaux engins de déplacement électriques. », publiée le 19/06/2017.