On trouve le label Fairtrade sur de nombreux produits alimentaires issus du commerce équitable. Aux garanties sociales, il ajoute des bénéfices écologiques.
Le label Fairtrade, on le trouve partout. C’est le label le plus répandu et le plus connu quand on souhaite faire des achats alimentaires qui respectent les critères du commerce équitable. Il garantit aux producteurs une rémunération vitale ainsi que de bonnes conditions de travail. Il y a même quelques critères liés à l’environnement. On explore ses différentes garanties.
> Lire aussi : Quels sont les labels fiables pour une alimentation durable ?
Fairtrade est LE label du commerce équitable. Il existe depuis 1997 et est très clairement le label équitable le plus répandu sur les produits alimentaires que l’on peut trouver en Belgique (et ailleurs).
Les critères sont solides et il fait preuve d’une grande transparence[1]. En plus de ses exigences en matière de commerce équitable, le label Fairtrade inclut aussi plusieurs critères liés à l’environnement (sans pour autant prétendre concurrencer un label bio par exemple).
Il existe d’autres labels plus exigeants mais ils sont aussi moins répandus[2].
Le label Fairtrade a des critères[3] :
Sociaux
Environnementaux
Économiques
On trouve la label Fairtrade sur de la nourriture, sur des produits textiles et sur l’or. Le standard Fairtrade ne se limite pas aux producteurs, il est aussi possible de labelliser des vendeurs, des transformateurs de textile…
Cette fiche ne reprend que les critères liés aux produits alimentaires.
Les pays éligibles sont considérés comme en développement « bas ou moyen »[5]. Il n’y a donc pas de produits Fairtrade issus de pays « du nord ».
Il existe deux labels Fairtrade :
Les critères diffèrent selon le produit concerné et le type d’organisme. En matière d’alimentation il y a notamment des critères applicables aux petits producteurs, aux producteurs qui emploient des salariés, aux entreprises qui vendent des produits Fairtrade, etc. À ces critères liés au type d’organismes peuvent aussi s’ajouter des critères liés à une filière (cacao, fruits frais…).
Les critères sont obligatoires mais :
Ci-dessous, les critères les plus importants, qui sont communs aux cahiers des charges « producteurs » (petits producteurs et entreprises employant des salariés)[9].
Les critères sont accompagnés de recommandations mais ne donnent pas toujours d’objectif chiffré. Les recommandations liées aux critères sociaux sont plus fournies que les autres (ce qui est logique dans le cadre d’un label équitable).
Remarque : Fairtrade permet d’utiliser le principe du « bilan massique » (aussi appelé « mass balance ») pour le thé, le cacao, le jus de fruits et le sucre (mais pas pour le café ou les bananes par exemple). Tout n’est donc pas tracé physiquement[15].
Tous les règlements se trouvent ici : https://www.fairtrade.net/standard. Ils sont disponibles au complet et sous forme synthétique et dans différentes langues (dont le français). Par exemple, ici la synthèse des critères pour les petits producteurs. Des règlements supplémentaires sont disponibles filière par filière (cacao, thé, miel, fruits frais…).
Fairtrade International est l’ONG qui coordonne Fairtrade au niveau mondial. Elle est basée à Berlin. En Belgique Fairtrade est représenté par Fairtrade Belgium et en France par Max Havelaar France. Toutes les autres organisations mondiales sont listées sur le site Fairtrade.net.
Oui, un contrôle indépendant est réalisé, même si contrôleur et contrôlé sont liés. Le respect des cahiers des charges est assuré par FLOCERT, organisme indépendant de contrôle pour le label Fairtrade[16]. FLOCERT est accrédité selon la norme de qualité internationale ISO 17065 pour les organisations certificatrices. Cela garantit la transparence de son fonctionnement à l’échelle internationale. Dans le cas de FLOCERT, cela implique, entre autre, des contrôles annuels par l’organisme d’accréditation allemand DAkkS.
Fairtrade Belgium et https://www.fairtrade.net (international).
Il n’y a plus de catalogue des produits Fairtrade vendus en Belgique. On peut cependant les retrouver dans le catalogue professionnel : https://www.fairtradebelgium.be/fr/produits/catalogue-professionnel/ (ne reprend cependant pas les marques « distributeurs »). Les produits Fairtrade se trouvent cependant facilement dans tous les supermarchés et autres points de vente.
[1] Par exemple les cahiers des charges sont facilement disponibles.
[2] Fair for Life, SPP et WFTO, ont plus de critères obligatoires, selon le « guide des labels de commerce éthique et équitable » de la Belgian Fairtrade Federation (2020).
[4] Les bandes tampons sont des zones entre une culture et l’environnement « extérieur ». Ces bandes permettent de séparer la culture de l’environnement direct, voire d’abriter une faune spécifique (par exemple des prédateurs de nuisibles).
[5] Guide international des labels du commerce équitable (édition 2020).
[6] Donc on ne tient pas compte des ingrédients qui ne sont pas disponibles en Fairtrade.
[7] Son petit nom officiel est « Fairtrade Sourced Ingredient » (FSI).
[8] Par exemple une barre chocolatée Fairtrade « blanc » dont le cacao serait Fairtrade mais pas le sucre de canne (alors que le sucre de canne existe en Fairtrade).
[9] Le cahier des charges « petits producteurs » sera revu en 2024 (l’actuel, toujours valable en octobre 2024, date de 2019), celui pour les entreprises a été revu en 2024 et court jusqu’en 2029.
[10] Il n’y a pas de prix minimum pour la canne à sucre cependant : https://info.fairtrade.net/fr/product/sugar
[11] Sont sur liste rouge les substances qui sont inscrites dans les conventions OU à forte toxicité aiguë OU qui sont à long terme, un effet toxique ou une exposition chronique (Cancérigène, Mutagène, Reprotoxiques, perturbateurs endocriniens) OU préoccupants pour l’environnement (soit qui présentent deux des trois effets suivants sur l’environnement a) Très persistants, b) Très bio-accumulables, c) Très toxique pour les organismes aquatiques) OU qui sont considérés comme obsolètes (cf. annexe 2 des critères Fairtrade).
[12] On n’a cependant pas fait l’exercice de comparer ces 3 listes avec ce qui est autorisé en Europe.
[13] OIT : Organisation Internationale du Travail.
[14] Selon le Global Living Wage Coalition qui définit le « salaire vital » (living wage) comme la rémunération reçue par un travailleur sur une semaine qui lui permet d’avoir une vie décente et qui comprend la nourriture, l’eau, le logement, l’éducation, les soins de santé, les déplacement, les vêtements et les autres besoins essentiels, en ce compris une épargne pour les dépenses extraordinaires.
[15] Plus d’informations sur le bilan massique dans l’article « Quels sont les labels fiables pour une alimentation durable ? ».
[16] FLOCERT est une filiale indépendante de Fairtrade, dont ce dernier est l’unique actionnaire. FLOCERT est basé en Allemagne (mais a des bureaux à l’international) et est accrédité par l’organisme (national) d’accréditation DAkkS. Pour faire un parallèle avec la certification bio, les certificateurs belges (Certisys notamment) sont accrédité, en tant que certificateur, par Belac (le DAkkS belge). FLOCERT tout comme Certisys sont accrédités selon la même norme ISO 17065.