Et si on voyageait durable pour les prochaines vacances ? Les vacances peuvent être un moment d’évasion, de découvertes, d’échanges tout en minimisant les impacts sur l’environnement et en respectant la population locale. Il existe de nombreuses alternatives à l’avion et aux hôtels « traditionnels ». Voici nos 8 bonnes idées pour voyager de manière éco-responsable.

Sommaire :

  1. Choisir une destination locale
  2. Bien choisir son moyen de transport
  1. Opter pour un hébergement local et écologique
  1. Éviter les lieux fragiles
     
  2. Tester des vacances avec du sens
     
  3. Ralentir, privilégier les activités nature
     
  4. Passer par une agence de voyage responsable
     
  5. Cultiver la curiosité... et le respect

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1. Choisir une destination locale

Les transports représentent environ 75% des gaz à effet de serre liés au tourisme.[1] C’est donc le premier point à réfléchir pour voyager durable.

On peut se dépayser et se relaxer sans parcourir des milliers de kilomètres. En Belgique, il y a de multiples possibilités. Le New York Times a même inclus une ville belge, Ypres, dans sa liste des 52 endroits à visiter en 2018 ! [2]

Les remparts d'Ypres

On peut partir à la découverte seul, avec une visite guidée ou, plus original, accompagné par un greeter. Il s’agit d’un habitant qui fait découvrir sa ville bénévolement, pour le plaisir de l’échange.

Les pays voisins offrent aussi une belle diversité de paysages et d’activités : mer, montagne, campagne, ville…
 

2. Bien choisir son moyen de transport

La voiture si nécessaire

77% des Belges qui partent en vacances voyagent en Europe : France, Espagne, Belgique et Italie en tête. Et la moitié des Belges choisissent leur destination en tenant compte de leur empreinte écoloique.[3] La voiture semble une option pratique. Elle est aussi plus "écologique" que l’avion, à partir du moment où il y a plusieurs occupants. Mais une fois arrivé à destination, la voiture peut devenir un fardeau : parking payant, difficulté de stationner, embouteillages vers les sites fréquentés, stress de rouler dans une ville inconnue…

Il faut donc se poser la question : les projets d’activités et l'infrastructure nécessitent-ils vraiment d'avoir une voiture sur place ? Si elle s'avère inutile, le train, le bus ou le covoiturage représentent des options intéressantes et écologiques pour rejoindre une destination.

Train, bus, covoiturage de préférence

  • Le train est le moyen de transport au plus faible impact CO2. Il a parfois la réputation d’être cher mais :
    • Les tarifs de Eurostar, TGV, Thalys sont souvent plus avantageux quand ils sont achetés au moins 3 mois à l’avance. Les trains français ont aussi leurs offres low-cost : Ouigo (TGV) et Izy (liaison Bruxelles-Paris pas à grande vitesse).
    • Avec l’Interrail, on voyage en train à volonté dans plusieurs pays, sur une période de 15 jours ou un mois.
    • Le train de nuit est moins coûteux et a son charme.
  • Les autocars ont le vent en poupe, suite à la libéralisation du secteur en France. Ils desservent toute l’Europe et les prix sont souvent très avantageux.
  • Le covoiturage est une option intéressante, surtout si l'on voyage seul. Divers sites mettent en contact conducteurs et passagers pour des trajets en Belgique et vers l'étranger.

> Voir tous nos bons plans et adresses pour les voyages en train, bus ou covoiturage.

Il faut également vérifier les moyens de déplacements disponibles sur son lieu de séjour. En haute saison, il y a plus de chances de profiter de navettes organisées, parfois même gratuites. L’Office du tourisme local pourra certainement vous communiquer toutes les informations utiles aux vacances sans voiture sur place.

Et l’avion ?

L’avion reste le moyen de transport préféré au monde pour se rendre sur le lieu de vacances.[4] C’est aussi le moyen de déplacement le plus impactant pour le climat, loin devant la voiture et le train. Un aller-retour Bruxelles-New York a autant d’effet sur le climat que l’utilisation de 1000 litres de mazout pour se chauffer ou 1000 litres de diesel pour rouler : l’équivalent de 2,6 tonnes CO2/passager ![5

Quand c'est possible on préfère donc les autres moyens de transport que l'avion : train, bus, voiture à plusieurs...


Dans le tableau ci-dessus, on compare les émissions de CO2, de particules fines, d'oxydes d'azote et d'hydrocarbures pour l'avion, la voiture (Diesel, Euro 6, 2 personnes) et le train pour un trajet Bruxelles-Barcelone. Le train a de loin les émissions les plus faibles (à part pour les particules fines).

Source : Eco-passenger

Pour réduire cette pollution :

  • On évite de faire des vacances en avion chaque année (ou pire, plusieurs fois sur l’année). On les voit plutôt comme un luxe qu’on s’offre de temps en temps.
  • On réserve l’avion aux longs séjours et aux destinations qui ne sont pas accessibles autrement. Si on rêve de découvrir tel pays lointain, on prolonge son séjour pour en profiter pleinement. À l’inverse, on évite les allers-retours en avion juste pour un petit week-end.
  • Si on prend l’avion, on compense les émissions de CO2, même si ce n’est pas la panacée. La compensation d’un vol A/R Bruxelles-New York coûte entre 25€ et 55€.

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Des vacances à vélo

Le vélo propose une expérience de voyage tout à fait unique car le cycliste s’intègre dans le paysage. Il prend le temps de découvrir les lieux, il suscite la curiosité et le dialogue.

Il faut bien préparer ce type de voyage : acquérir des vélos fiables, du matériel facilement transportable, équitablement réparti entre les voyageurs pour que chacun participe à sa mesure.

Le réseau des warmshowers se définit comme une communauté de touristes à vélo, disponible dans 161 pays. Il permet aux cyclistes de trouver un logement à proximité, via une plateforme en ligne. L’hôte ne peut demander de paiement, il s’agit purement d’un échange d’expériences.

> Voir nos suggestions d’agences de voyage spécialisée et de routes adaptées au vélo dans nos bonnes adresses.

Éviter les grands bateaux de croisière

Le transport en bateau a beaucoup moins d’impact que l’avion. Mais ce n’est vrai que pour les marchandises mais pas pour les croisières. Pourquoi ?

  • Bateau de croisière : beaucoup d'impact sur l'environnement
    Ils consomment énormément de carburant, même à l’arrêt. Cela provoque entre autres l’émission d’une quantité astronomique de particules fines : un bateau polluerait autant qu’un million de voitures.[6]
  • Il n’y a que très peu d’échanges avec la population locale puisque les passagers restent (et consomment) à bord, ne faisant que des mini-escales. Généralement ces escales ont lieu dans des endroits déjà fort fréquentés.
  • Ils sont le lieu de gaspillages énormes (buffets à volonté, quantité de nourriture surévaluée).

Le site Atmosfair permet de calculer et de compenser les émissions d’une croisière en bateau. On y apprend qu’une croisière d’une semaine émet facilement 1500 kg de CO2/voyageur, l’équivalent de 12 000 km en voiture (diesel, 5l/100 km).
 

3. Opter pour un hébergement local et écologique

Après le transport, l’hébergement constitue le deuxième poste le plus important en termes d’émissions de gaz à effet de serre liées au tourisme (21%).[7]

On évite les gros complexes hôteliers qui défigurent les paysages et favorisent peu le développement local (emplois saisonniers, bénéfices rapatriés dans le pays où le groupe hôtelier a son siège…). On préfère les logements labellisés, les gîtes, les petits campings ou l’hébergement chez l’habitant.

Hébergements écolabellisés

Certains hébergements s’engagent à travailler de façon plus écologique, de la grande chaîne d’hôtel à la petite maison d’hôte, en passant par les gîtes et campings.

Ils peuvent par exemple réduire leur consommation d’eau et d’énergie, produire moins de déchets et les recycler, proposer des repas bio ou locaux, éviter les pesticides dans les jardins…

Plusieurs labels garantissent le sérieux de leur démarche. L’un des plus répandus, tant en Belgique qu’à l’étranger, est le label Clé Verte. Il existe aussi l’Ecolabel Européen, Green Globe…

> Découvrez-en plus sur Clé Verte et les autres labels de tourisme.

Loger chez l’habitant

Les gîtes et maisons d’hôtes offrent un cadre agréable. Ce sont souvent des petites structures, tenues par des passionnés de leur région. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets.

> Voir nos bonnes adresses.

Au-delà de ces hébergements habituels, le tourisme a été profondément marqué par la tendance de la consommation collaborative : couchsurfing, échange de maison, AirBnB… On les met un peu vite dans le même panier alors qu’ils sont parfois très différents les unes des autres :

  • Avec le couchsurfing, on loge sur un canapé (« couch ») ou dans une chambre d'ami chez des particuliers. C’est gratuit mais basé sur l’échange (donc amener une spécialité de son pays, préparer un petit repas à partager ou faire découvrir un savoir est plus qu’encouragé !). Une bonne idée si l’on souhaite un vrai contact les habitants d’une destination ou si l’on voyage seul. Au-delà de l'hébergement gratuit, c'est une opportunité de rencontres locales et sécurisées grâce à un système de suivi et de cautionnement.

> Voir les sites qui proposent cela dans nos bonnes adresses.

  • L’échange de maison permet de limiter les frais d’hébergement tout en étant plongé au cœur du terroir. Des inconnus viennent occuper votre logement et vous prêtent le leur en échange. Avantage : frais réduits au minimum, le logement ne reste pas inoccupé, ce qui limite les risques de cambriolage, pas besoin de demander à quelqu’un de nourrir le chat…

> Voir nos bonnes adresses.

  • Sur AirBnB, des particuliers mettent une chambre ou un logement entier en location. Vu le succès de la plateforme, on y trouve aussi de plus en plus de chambres d’hôtes, gîtes et locations de particulier à particulier. Ce qui explique qu’à la base, il s’agit de faire quelques belles rencontres et/ou de gagner un peu d’argent quand on n’occupe pas son logement. Malheureusement, il y a des dérives et il n’est pas rare de louer un logement sans jamais voir son hôte. On n’hésite donc pas lorsqu’une location à poser des questions à son hôte pour que le séjour se passe en toute convivialité.
     

4. Éviter les lieux fragiles

Le tourisme de masse peut avoir un fort impact sur les lieux fragiles. Les Galapagos, le Machu Picchu, Venise, le temple d’Angkor, l’Everest ou le Kilimanjaro… Autant de lieux magiques qui souffrent d’un excès de touristes. Dans la montagne, ce sont des tonnes de déchets qui sont abandonnés et qui réapparaissent à la fonte des neiges. À Venise, les habitants fuient la ville envahie par les touristes. Quant au Machu Picchu, avec plus de 3000 visiteurs quotidiens, il risque l’érosion et les glissements de terrain.

L'un des énormes bateaux de croisière qui font escale à Venise quotidiennement

Navire de croisière dans le canal de la Giudecca, à Venise. Photo : Jean-Pierre Dalbéra [CC-BY]
 

Même si ces sites restent accessibles, autant les éviter. On contribue ainsi à les préserver. Et, de toutes façons, visiter un site noir de monde ne permet pas de bien l’observer et l’apprécier, n’est pas très agréable et donne des photos de voyage pas vraiment réussies…

Il existe souvent des alternatives moins connues :

  • Envie de voir des fous à pattes bleues ? Plutôt que de voler vers les Galapagos (à 1000 km de l’Équateur), on va à la Isla de la Plata en bateau.
  • Plutôt que de monter en minibus au Machu Picchu, on découvre à pied certains des sentiers et ruines moins connus mais magnifiques comme Choquequirao ou Kuelap.
  • À 120 km du très couru temple d’Angkor Wat se dresse Banteay Chhmar, plus agréable à visiter loin de la foule.

On prend le temps de bien se renseigner ou on fait confiance à des voyagistes durables qui peuvent conseiller les bonnes alternatives.
 

5. Tester des vacances avec du sens

Si, pour vous, partir en vacances c’est surtout se reconnecter avec la nature, faire des stages ou se rendre utiles, voici quelques options :

  • Le WWOOF (World-Wide Opportunities on Organic Farms) permet de travailler dans une ferme bio contre le couvert et le logis. C’est un véritable échange, il n’y a pas d’argent qui intervient dans la relation. De multiples possibilités sont offertes en Belgique, dans les pays voisins et aussi beaucoup plus loin car, des fermes bio, il y en a partout !
  • Des chantiers nature et/ou solidaires sont organisés par diverses associations. Ils s’adressent aux jeunes mais aussi aux moins jeunes.
  • Les stages pour adultes sont une opportunité de s'enrichir par l'apprentissage de nouveaux savoir-faire : cuisine à base de plantes sauvages, jardinage écologique, peinture à la chaux, fabrication de meubles récup…
  • L’offres en stages nature est vaste et diversifiée pour les plus jeunes. Le Réseau IDée en compile une belle sélection.

> Voir aussi nos suggestions.
 

6. Ralentir, privilégier les activités nature

Prendre le rythme des vacances
Vacances : on pense aussi à ralentir... et se reposer

Quand on visite une destination où l’on ne retournera peut-être pas, on est tenté de multiplier les activités, les visites, on veut tout « voir », ne rien rater, tout prendre en photo et parfois partager aussitôt sur les réseaux sociaux. Résultat : on fait beaucoup de trajets en voiture, en bus (ou parfois même en avion avec des vols internes), on ne fait que survoler le lieu qu’on voulait pourtant découvrir et on revient crevé. Peut-on encore parler de vacances ? ;-)

Pour mieux en profiter et moins polluer, on élabore un programme plus léger. Il laisse la place à la flânerie, permet de se relaxer et de profiter de bons moments avec sa famille et ses amis, de discuter avec les locaux, de savourer. Et cela s'avère aussi plus économique !

Garder ses habitudes d’éco-consommateur

Sur place, on conserve ses bonnes habitudes et on respecte le lieu comme si c'était chez soi :

  • on utilise le plus possible des modes de transports doux ;
  • on consomme l'eau et l'énergie avec modération. Dans certains pays, des services qui paraissent basiques pour le voyageur sont en fait considérés comme un luxe (comme se laver à l’eau potable) ;
  • on achète chez les artisans et les producteurs locaux…

Des activités « slow »

Baignades nature, balades à pied, à vélo, en rollers, en roulotte tractée par un cheval ou en compagnie d’un âne, les possibilités sont nombreuses. On peut aussi opter pour des randonnées en petit groupe, accompagné d'un professionnel qui aura à cœur de montrer toute la complexité d'un écosystème et la richesse d'un terroir.

> Voir des suggestions dans nos bonnes adresses.

On privilégie des activités nature et non-motorisées

En extérieur, on favorise les sports non motorisés comme les via ferrata, le kayak, les descentes en tyrolienne.

On évite de laisser traîner des déchets, de laisser s’envoler ses emballages, de cueillir des plantes, de perturber la faune…  Attention, également aux sites qui attirent beaucoup de touristes, des pratiquants trop nombreux peuvent exercer une pression sur le lieu.

Enfin, si on programme de la plongée, on respecte le milieu aquatique, particulièrement fragile. Quelques conseils dans « la charte internationale du plongeur responsable » et le « Guide International des Centres de Plongée Eco-responsables » de l'association Longitude 181.
 

7. Passer par une agence de voyage responsable

Si on préfère les voyages organisés, on pense aux agences de voyage spécialisées dans le tourisme responsable. Elles proposent des séjours hors des sentiers battus avec une attention particulière aux relations avec la population locale.

La plateforme belge du voyage alternatif Altervoyages compte une quinzaine d’associations qui proposent des voyages durables et équitables dans le monde. On y trouve des propositions par pays.

En France, l’ATES regroupe des opérateurs du tourisme responsable.

> Voir une liste plus détaillée.
 

8. Cultiver la curiosité... et le respect

Voyager dans des zones moins connues, c’est aller à la découverte d’autres modes de vie en d’autres lieux. Cela suppose de respecter les usages et coutumes locaux. Il y a fort à parier que sur place, on ne trouvera pas les mêmes produits ou le même confort que chez soi. Et c’est tant mieux, sinon pourquoi voyager ?

Alors on laisse ses habitudes à la maison et on active sa curiosité. C’est au voyageur de s’adapter et non l’inverse.

On profite aussi des préparatifs ou du trajet pour apprendre quelques mots de la langue locale (bonjour, merci, pardon…). C’est toujours très apprécié, même si on retombe sur l’anglais pour se comprendre.

Et si on veut rester à l’hôtel-piscine, juste mettre ses pieds sous la table et profiter de bons petits plats, sans trop de contact avec les locaux, aucun souci mais pas besoin alors de s’envoler à des milliers de kilomètres ;-)


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