Un produit qui s’appelle « mousse à plouf » ça a l’air rigolo. Qu’est-ce que ça pourrait bien être ? Un nouveau bain moussant qui fait plus de bulles pour des bains encore plus floconneux ? Le nom d’un nouveau type de soirée années 90 ? Une bière à déguster à la piscine ? Pas du tout. Entrez dans le monde magique de la cuvette proprette.

Aïe aïe aïe, qui dit cuvette, dit WC[1]. Qui dit WC, dit sujet pipi-caca. Et, en effet, la mousse à plouf a une mission : encapsuler le largage.

Concrètement, on verse dans la toilette une poudre rose (parce que couleur caca d’oie, ça aurait été trop ton sur ton). Elle gonfle en réaction avec l’eau (c’est le côté « mousse ») pour éviter la grosse vague subséquente au lâcher de matière organique (c’est pour le côté « plouf »).

Vous me direz, c’est un peu prout-prout de faire ça dans de la mousse rose. Il faut vraiment péter dans la soie[2] pour penser à ce genre de choses. En réalité c’est assez dans la lignée du marketing de ce genre de produit. Il y a une dizaine d’années il y a eu une « mode » des sprays à épandre à la surface de l’eau pour garder captives les odeurs indésirables. Les publicités pour ces Poo-Pourri et autres V.I.Poo[3] mettaient systématiquement en scène… des femmes de la haute société. #toutesdesprincesses

D’ailleurs le créateur de la mousse à plouf avoue l’avoir créé pour sa copine. Et s’est rendu compte « qu'une grande partie de la population (principalement féminine mais pas que...) rencontrait ce problème ». Que le « problème » soit essentiellement féminin n’est pas étonnant : une femme c’est propre et ça sent bon par définition.

Et quoi, les mecs  ils aiment faire plein de bruit et d’odeur ?

Eh bien non, à en croire les commentaires sur le site de la mousse miraculeuse, la timidité « grosse commission » est assez répandue. Car oui, il faut bien se rendre à l’évidence, il est de ces situations où, en fonction de différents paramètres que nous ne maîtrisons pas toujours (à part le fait de manger ou non de la choucroute ou des piments), le bruit de la chose peut passer de « discret » à « grosse honte indélébile ».

Et l’environnement dans tout ça ? Il paraît que la mousse à plouf est non toxique pour la faune et la flore aquatique. La poudre rose tirerait sa couleur d’un colorant alimentaire. Ne se sniffe pas cependant.

On n’a pas vérifié (si le produit est effectivement inoffensif pour l’environnement, pas si ça se sniffait !), le produit est actuellement en rupture de stock (oooh zut).

Vous voulez éviter les désodorisants habituels au parfum de « fraicheur océane » ou de « symphonie florale », tellement subtils que ça sent même jusque dans le cœur des frites ? Passez au désodorisant maison à base de citron !. Vous craignez les éclaboussures, oui oui, celles-là dont on ne sait jamais si c’est de l’eau propre ou de l’eau déjà salie par la petite production du jour ? Passez aux toilettes sèches. La sciure, ça n’éclabousse pas[4].

Et pour le bruit ? Passer le dernier album de Metallica[5]. Ou accepter que ça arrive à tout le monde et que c’est naturel ? Comme dirait Desproges : aussi surprenant que cela puisse paraître, même Marilyn Monroe faisait pipi.

Alors #stoppooshaming.

 


[1] Ou Namur, ou Paris, mais ce n’est pas la même cuvette #profdegéo

[3] Si vous ne les avez jamais vues et que vous voulez réparer cet immense trou dans votre culture :  https://www.youtube.com/watch?v=3UiwupKH4jo et https://www.youtube.com/watch?v=1QaSBuqn0bU

[4] Ou alors il faut vraiment, mais vraiment y aller fort. Bon, il faut une maison et un endroit pour composter le tout, mais ça marche très bien.

[5] Ou le morceau « Prout invaders » de Boris. Mais c’est assez niche comme chanson.


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